Chapitre Vingt-Neuf





"The best way to find out if you can trust somebody is to trust them. "
"La meilleure façon de savoir si vous pouvez avoir confiance en quelqu'un c'est de lui faire confiance"
Ernest Hemingway 

" Un amour récent dit : 'Je t'aime parce que j'ai besoin de toi'. Un mour mûr dit 'J'ai besoin de toi parce que je t'aime'"
Erich Fromm


POV EDWARD


['Looking For You Again' -  Matthew Perryman Jones]

Les rayons du soleil illuminaient la chambre alors que le vent frais apporté par la pluie de la nuit faisait voler les rideaux. Bella était toujours endormie, serrée contre moi. Son visage semblait détendu et je me surpris à sourire en la contemplant. Je déposai un léger baiser sur son front. Je la sentis légèrement bouger contre moi. Sa peau caressant la mienne alors qu'une de ses mains venait de se faufiler sous mon tee-shirt. Hier soir, alors que je l'avais retrouvé complètement anéantie, je m'étais glissé sous les draps après avoir ôté, non sans mal, mon jean.  

« Hey ! » dis-je alors que je la regardais ouvrir doucement les yeux.

« Hey ! Tu es là ? » demanda-t-elle.

« Ouais... »

« Je croyais que j'avais rêvé ! »

« Non tu n'as pas rêvé ! » dis-je en l'attirant plus contre moi.

Je fis courir mes mains le long de son dos tout en plongeant mon nez dans ses cheveux. Son parfum unique avait le don de me faire me sentir chez moi. Je réalisai alors que j'aurai pu tout foutre en l'air en un instant. Je repensais aux décisions que j'avais prise la veille. Il me fallait lui parler. Je ne savais pas par où commencer et un sentiment de panique commença à poindre. Bella dut le sentir car elle resserra sa prise autour de ma taille tout en déposant un baiser sur mon torse.


« Parle-moi » murmura-t-elle.

« Je suis désolé pour hier... je... je suis mort de trouille à l'idée de devoir rencontrer Tanya ! Je voudrais comprendre pourquoi elle a fait ça mais le psy a dit que je n'aurais peut-être pas de réponses ! J'ignore comment je vais réagir quand je la verrai... » commençai-je.

Je me sentis quelque peu apaisé après avoir lâché ses quelques mots comme si parler m'ôtait le poids qui était logé depuis des jours au fond de moi. Bella ne dit rien mais les arabesques qu'elle dessinait du bout des doigts sur mon ventre me rassurèrent. Puis je la vis attraper ma main. Elle glissa ses doigts entre les miens juste avant de serrer fortement ma main. Ce geste me donna suffisamment de courage pour continuer. Je plongeai mon visage dans ses boucles brunes afin de respirer à pleins poumons son odeur.

« J'ai peur de ne pas savoir me contrôler ! Elle a voulu s'en prendre à toi et j'avoue que je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Je voudrais qu'elle paye pour ce qu'elle a fait mais en même temps tout le monde pense qu'elle est malade ! Et ça je ne peux pas le croire ! Je... »

Je me stoppai la gorge nouée par l'émotion. Des images de ce soir-là défilèrent devant mes yeux et les mots de Tanya résonnèrent dans ma tête tandis que des larmes silencieuses coulèrent le long de mes joues. Je sentis la main de Bella sur mon visage et rouvris mes yeux pour plonger dans les magnifiques prunelles de la femme que j'aimais.

« Shhh... Edward calme-toi... » murmura-t-elle « Je suis là, je vais bien... et même si je voudrais moi aussi comprendre son geste, nous n'en saurons peut-être jamais rien mais le principal c'est que toi et moi soyons ensemble et que tu me fasses confiance... comme je te fais confiance.. » termina-t-elle en déposant un baiser sur mes lèvres.

« Ouais » soufflai-je « Je... tu viens toujours ?... cet après-midi ? »

« Bien sûr ! Où veux-tu que j'aille ? »

« Je... »

« Edward ? » dit-elle en prenant mon visage en coupe.

« ... »

« Je t'ai dit que je serais là mais te voir t'éloigner comme tu t'es éloigné hier, je ne le veux plus ! Je t'ai dit que je serais là et je serais là quoi qu'il arrive mais ce silence, cette distance que tu as instauré ces deux derniers jours, je ne le supporterai plus ! J'ai cru que tu allais encore partir ! Je veux bien te laisser de l'espace mais ne me rejette pas ! »

Mes yeux n'avaient pas quitté les siens pendant qu'elle me parlait. La tristesse, la douleur mais aussi l'amour et la détermination qui se dégageaient d'eux me donnèrent l'élan suffisant pour prendre possession de ses lèvres. Je déposais mes lèvres sur les siennes avant d'approfondir ce baiser. Son souffle percuta mon visage tandis que ma langue caressa la sienne avec une infinie douceur. J'essayai de transmettre tout l'amour que j'éprouvais pour elle dans ce baiser. J'y mis fin tout en collant mon front au sien. Elle avait les yeux fermés. Et la vue de son visage angélique et de sa bouche qui dessinait un doux sourire détruisirent mes dernières barrières.

« Viens avec moi à Londres, demain ! » lâchai-je.

Elle ouvrit brusquement les yeux et me regarda avec surprise mais aussi avec inquiétude.

« Je... » commença-t-elle.

« Viens avec moi » repris-je.

« Mais... quand est-ce... » ses yeux me fixaient toujours puis elle les ferma avant de souffler doucement.

« S'il te plait » la suppliai-je.

« D'accord » lâcha-t-elle.

« Bella, regarde-moi » dis-je en posant ma main sur sa joue.

« ... »

Je rivai mon regard dans le sien. Ses yeux brillaient et mon cœur se gonfla plus encore devant le flot de sentiments qui émanaient d'elle.

« Je t'aime ! »

Elle se laissa tomber sur moi, me serrant fortement contre elle juste avant de relever la tête et de prendre à nouveau possession de ma bouche. Je laissai mes mains glisser sur sa peau appréciant plus encore cette dernière. Mes lèvres refusaient de quitter les siennes tandis que mes mains parcouraient chaque centimètre carré de son corps. Doucement je fis glisser son top tandis qu'elle entreprit de m'ôter mon tee-shirt. Peau contre peau, cœur contre cœur, je me délectai d'elle. Je la fis basculer sur le lit de telle sorte que son dos soit contre le matelas. Je la surplombai et mon regard dévorait son corps parfait. J'entrepris de déposer ça et là des baisers en commençant par son cou puis je descendis doucement vers sa poitrine, saisissant l'un de ses seins dans la paume de ma main. Ses gémissements légers me donnèrent envie de plus. Je fis alors glisser son sous-vêtement tout en embrassant ses jambes divines. 

« Edward ! » gémit-elle.

Je remontai doucement le long de son corps caressant le sien avec le mien. Des milliers de frissons me parcourent tandis que j'embrassai à nouveau ses lèvres douces.

« Edward ? »

« Mmm » dis-je alors que je suçai un de ses mamelons, mon autre main descendant vers son intimité. 

« Je te veux en moi » me dit-elle en laissant courir ses mains le long de mon dos.

Je levai mon visage vers elle et je la sentis glisser ses jambes autour de mes hanches afin de m'attirer plus près d'elle. J'ôtais rapidement mon boxer. Puis elle m'attira à nouveau contre elle. Sa peau était aussi chaude qu'un rayon de soleil et la sentir si près provoqua des milliers de frissons qui résonnaient jusqu'au fond de mon cœur. Cette sensation indescriptible me donnait cette douce impression de voler au dessus d'elle. Je fis glisser mes mains le long de son corps, gravant sur ma peau chaque parcelle de la sienne. Alors que le soleil illuminait son visage, je plongeai mes yeux dans les siens juste avant de prendre possession d'elle. La sensation divine de ne faire plus qu'un me fit l'effet d'être sur un nuage, là où rien ne pouvait m'atteindre. Elle avait les yeux clos. Ses gémissements doux et suaves se firent de plus en plus intenses au fur et à mesure que j'augmentai la cadence de mes mouvements. Je me sentais léger et mon cœur qui s'emballait dans ma poitrine grossissait à chaque fois que je la pénétrais. Elle ouvrit les yeux brusquement et au même instant, je sentis ses parois se resserrer autour de ma virilité. Nous hurlâmes mutuellement nos deux prénoms alors que nous venions de partager au même instant notre jouissance. Heureux, je déposai de légers baisers sur ses lèvres avant de me laisser retomber à côté d'elle tout en la plaquant contre moi. 

« Je t'aime » murmura-t-elle.

« Plus encore » répondis-je.

Nous restâmes un long moment dans les bras l'un de l'autre. Mes mains parcouraient toujours son corps tandis que ses doigts naviguaient sur mon torse.

« Tu comptais partir à Londres sans me le dire ! » lâcha-t-elle.

« Je... je ne savais pas ce que je voulais en fait ! » répondis-je malgré la surprise de sa question.

« Et pourquoi as-tu changé d'avis ? » me demanda-t-elle.

« Mon père... »

« Ton père ? » dit-elle en se relevant pour me faire face.

« Ouais ! Il... disons qu'il m'a incité à me poser les bonnes questions ! »

« Oh je croyais que tu étais avec Em' ! »

« Oui j'étais avec lui mais après j'ai eu besoin de me retrouver seul... avant... je ne savais pas si j'allais revenir en fait... »

« Oh... et... comment... je veux dire... » bredouilla-t-elle.

« Bella ! J'ai décidé de revenir mais en fait je le savais déjà ! Je ne peux pas être loin de toi. J'ai juste eu la trouille ! Je... comment dire ! Tu connais mon passé et j'avoue que j'ai du mal à faire confiance aux autres ! Je t'aime mais ça ne suffisait pas. Mais tu as su me prouver que tu n'étais pas elle, que tu étais là pour moi ! Je ne t'aime pas parce que j'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi parce que je t'aime ! »

« Oh... »

« Quand j'ai réalisé que je ne pourrais pas partir à Londres en te sachant ici, seule et certainement malheureuse, j'ai réfléchi. J'ai réalisé alors que si tu souffrais c'était à cause de moi et de mon incapacité à communiquer avec toi. Je voulais mais c'était plus fort que moi ! Mon père m'a demandé si le fait que je parte seul m'aiderait à y voir plus clair et la réponse était non... donc je suis revenu ici. Mais quand je suis rentré et que j'ai vu ta toile en bas.. »

« Oh mon dieu ! » lâcha-t-elle « Je... c'est... » bégaya-t-elle.

« Bella ! Stop ! Cette toile c'est toi et ce que tu as pu ressentir ses derniers jours ! Je te connais suffisamment pour comprendre que tes toiles sont l'expression de tes sentiments et que tu en as besoin pour évacuer ça... cette merde que j'ai créé. » dis-je en désignant l'espace entre nous « Je suis le seul responsable et je m'en veux suffisamment pour ça ! Je suis heureux que tu m'aies laissé revenir et s'il y a une chose dont je suis sûr c'est que plus jamais je ne mettrai de distance entre nous ! »

« ... » 

['To Build a Home' - The Cinematic Orchestra]

Son silence attisa mon angoisse mais le baiser qu'elle m'offrit quelques instants plus tard ôta tous mes doutes. Je l'aimais et je ferais tout pour qu'elle soit heureuse.
Son ventre se mit à grogner ce qui nous fit rire tous les deux.

« Je crois qu'il faut que je mange » dit-elle.

« Ouep ! Et puis de toutes façons, nous avons rendez-vous dans quelques heures ! »

« Ouais ! Tu files à la douche pendant que je prépare le petit déjeuner ! » me dit-elle.

« Non... tu files à la douche et je prépare le petit déjeuner » dis-je avant de l'embrasser chastement.

« Tu es sûr ? »

« Oui, je voudrais faire quelque chose de bien pour la femme que j'aime ! » dis-je taquin.

« Oh mais tu sais que tu pourrais faire d'autre chose pour la femme que tu aimes ! » me dit-elle en se couchant sur moi tout en picorant la peau de mon cou.

« Hum... Bella... je... » babillai-je alors qu'elle laissait glisser ses mains le long de ma virilité qui à son contact s'était éveillée.

« Oui mon amour ! » répondit-elle.

« Je... »

« Chut... laisse-toi faire ! » me murmura-t-elle à l'oreille juste avant d'embrasser le creux de mon oreille.

C'est ainsi qu'avec une infinie douceur, nous fîmes l'amour une nouvelle fois.

Une heure plus tard, nous étions installés sur la terrasse en train de déguster les pancakes que j'avais préparés et nos cafés. Nous discutâmes de la rencontre possible avec Tanya et de ce que cela pourrait entraîner. Mais je ne voulais pas me résoudre à ne pas la voir. Bella avait réussi à me faire admettre que je n'aurai peut-être pas de réponses même si au fond de moi, je restais déterminer à croire qu'elle savait ce qu'elle faisait. 
Alors que Bella nettoyait la cuisine, je m'occupais de la réservation de son billet d'avion puis j'appelai Marcus pour l'informer de notre venue. Je sortis à l'extérieur pour l'appeler. Nous discutâmes de choses et d'autres tandis qu'il me donnait des nouvelles de Bobby. Nous devions les retrouver tous les deux après-demain. Il semblait ravi de savoir que je viendrais avec Bella. 
Je venais de raccrocher et regardais les voiliers qui naviguaient sur la baie. Je repensais aux dernières vingt-quatre heure et je savais que celles qui allaient suivre n'allaient pas être de tout repos. Je restais un moment à regarder ce spectacle magnifique quand je sentis quelqu'un se plaquer contre mon dos. Je me saisis des deux mains qui venaient de se poser sur mon ventre. Glissant mes doigts entre les siens je savourais l'instant.

« Faut qu'on se prépare » chuchota-t-elle comme si elle avait peur de briser le moment de calme qui nous entourait.

« Je sais » répondis-je en la faisant glisser devant moi.

Je posais mon menton sur le haut de sa tête alors que mes mains étaient jointes aux siennes sur son ventre. Je profitais du moment et de la sérénité qui semblait m'avoir envahie. Nous étions restés un long moment ainsi avant que le téléphone de la maison ne résonne au loin. Bella se détacha rapidement de moi et je la regardai courir vers la maison. Je tournai à nouveau la tête vers la baie dès qu'elle fut sortie de mon champ  visuel.

Je restais encore cinq minutes peut-être plus. Le temps semblait avoir arrêté sa course pour mon plus grand plaisir. Plongé dans mes pensées, ce fut la voix de Bella, qui m'appelait depuis la terrasse, qui me ramena à la réalité. Je me tournai et pris le chemin de notre maison. Une fois dans le salon, je ne vis personne.

« Bella ? » l'appelai-je.

« Je suis là-haut ! » cria-t-elle.

Je montais les marches pour la retrouver dans notre chambre. Elle était en train de se préparer. Appuyé contre la porte je l'admirai alors qu'elle semblait me choisir des vêtements dans son armoire. Je souriais en la regardant faire. Son visage était radieux alors qu'elle marmonnait des choses que je ne comprenais pas tout en sortant puis en reposant un certain nombre de vêtements auquel je ne faisais absolument pas attention bien trop concentré sur la créature la plus exquise qui se tortillait en débardeur et petite culotte devant moi. Lorsqu'elle s'aperçut de ma présence, elle se mit à rougir.

« Euh... j'étais en train de te choisir des vêtements mais si tu v... » commença-t-elle.

« Non c'est bon, je te laisse faire ! » la coupai-je.

« Ok ! » dit-elle en se tournant vers l'armoire.

Elle était magnifique, le regard rivé vers l'armoire, un doigt posé sur son menton réfléchissant certainement à ce qu'elle allait me proposer. Puis comme si le soleil avait anticipé sa réaction, celui-ci illumina le visage de ma belle qui avait apparemment trouvé ce qu'elle cherchait. Elle sortit mon jean ainsi qu'un tee-shirt blanc et une chemise bleue. 

« Voilà » dit-elle juste après avoir déposé mes affaires sur le lit.

« Merci » dis-je en m'approchant d'elle.

Elle souriait littéralement. Je l'embrassais doucement tout en la serrant contre moi.

« Tu vas prendre ta douche ? »

« Ouais... » dis-je avant de déposer à nouveau mes lèvres sur les siennes.

Je ne voulais pas m'éloigner d'elle mais elle trouva les bons mots pour me faire réagir. Contrairement à ce que je pensais, je n'angoissais pas vis à vis de mon rendez-vous qui était désormais dans moins de deux heures.
Une fois prêts, nous prîmes la direction de Manhattan. Nous avions, ou plutôt j'avais rendez-vous avec mon avocat pour rencontrer Tanya. Il savait que Bella serait présente et il n'y voyait aucun inconvénient. Le seul problème allait être de savoir si Tanya accepterait qu'elle soit présente car elle était en droit de refuser même si son avocat et elle étaient tombés d'accord sur le fait qu'elle pourrait être là.

Nous arrivâmes trente minutes plus tard dans le hall du cabinet. Nous fumes accueillis par une secrétaire qui nous indiqua le lieu où nous devions nous rendre. 
Nous prîmes l'ascenseur jusqu'au dixième étage et une autre femme nous accueillit avant de nous demander de patienter dans la salle d'attente attenante au cabinet de mon avocat.
Quinze minutes plus tard, alors que je me sentais comme un lion en cage et ce malgré les multiples tentatives qu'avait entrepris Bella pour m'apaiser, mon avocat entra dans la pièce.

« Mr Cullen ? »

« C'est moi ! » dis-je en me levant.

« Maitre Jenks ! »

« Enchanté ! Je vous présente Isabella Swan. » dis-je.

« Enchanté, Mademoiselle ! »

« Moi de même ! » reprit-elle.

« Suivez-moi » nous dit il en nous désignant le couloir de sa main.

[ The Seven Mile Journey - 'Simplicity has a Paradox'] (le morceau fait plus de 10 minutes pour info)

Nous le suivîmes jusqu'à son bureau qui se trouvait tout au bout du couloir. En nous dirigeant vers celui-ci, j'aperçus, juste à côté de son bureau, une sorte de salle de réunion dont la porte était ouverte. Remarquant que j'avais détourné la tête, mon avocat m'informa que c'est dans cette pièce que se déroulerait mon entretien avec Tanya. Je soufflai légèrement sentant à nouveau la tension prendre possession de mon corps. Bella agrippa ma main et commença à caresser ma peau lentement avec son pouce tout en serrant de temps en temps ma main. 
Une fois dans le bureau, nous nous assîmes, Bella tenant toujours ma main.

« Melle Denali et son avocat seront-là dans une vingtaine de minutes. » dit mon avocat.

« D'accord. »

« Je voulais vous voir préalablement afin que je puisses vous mettre en garde sur ce que vous pourrez lui dire et ne pas lui dire suite aux recommandations de son psychiatre. »

« Je ne comprends pas ce que je ne pourrais pas lui dire ? » dis-je surpris. Comme pour me rassurer je sentis Bella faire pression sur ma main.

« En effet, Melle Denali a tenu à vous rencontrer pour s'excuser de son comportement. Je sais que vous souhaitiez savoir pourquoi elle a fait ça, et je ne peux que le comprendre, néanmoins, elle n'en a aucun souvenir aux dires de son médecin ! »

« Mais pourquoi voudrait-elle s'excuser de quelque chose dont elle ne se souvient pas ? » lâcha Bella alors que j'étais en train d'essayer d'assimiler les propos de mon avocat.

« Et bien parce qu'elle a un souvenir qui lui est revenu mais il n'est pas complet. La seule chose dont elle se souvient s'est s'être retrouvé les mains pleines de sang après vous avoir poignardé, Mr Cullen ! » dit-il en me regardant.

Les images de ce soir là se mirent à danser devant mes yeux me glaçant d'effroi. Mon esprit fonctionnait à plein régime et je commençais à me demander si cette rencontre était une bonne idée. Il était clair que hormis ce passage effroyable, elle ne se souvenait pas des coups qu'elle avait porté à Bella, ni même de ses précédentes altercations avec elle comme la fois où... 
tu l'avais retrouvé prostrée sur la terrasse le visage tuméfié... cette fois-là hein ?... 

Je secouai la tête pour essayer de faire disparaître les nombreuses images de ma tête mais les frissons de ces souvenirs me donnaient l'impression d'avoir été plongé dans un bain d'eau glacée. Bella dut sentir ma panique car en même temps que sa main se serrait autour de la mienne, je sentis son autre main se poser sur mon épaule. Quand je me tournais face à elle, je compris que j'étais en train de paniquer et qu'elle tentait de me faire revenir au moment présent.

« Mr Cullen, vous allez bien ? » demanda Jenks.

« Mmmh » dis-je en hochant la tête alors que mes yeux fixaient toujours ceux de Bella.

« Bon, il me semble que cette entrevue ne soit pas une si bonne idée que cela vu l'état dans lequel vous êtes. » commença-t-il.

Je me tournai brusquement vers lui, rivant mon regard dans le sien.

« Qu'est-ce que vous en savez ! » dis-je sèchement.

« Et bien... »

« Non, je veux la voir ! J'ai besoin de savoir, de comprendre et malgré tout ce que son médecin a bien pu vous dire, il est hors de question que je ne puisses pas lui dire ce que je pense et que je l’interroge sur ce qu'elle a fait ! » lâchai-je.

« Mr Cullen, il faut que vous sachiez que si l'entretien ne se déroule pas comme prévu, son avocat interrompra cette entrevue ! Est-ce que vous en avez conscience ? »

« Edward, calme-toi ! » me chuchota Bella.

Ma rage était sur le point d'exploser. Je venais de réaliser que ce rendez-vous ne se déroulerait pas comme on me l'avait annoncé et qu'en définitive je ne pourrais pas lui parler librement, contrairement à elle. Je serrais mes poings pour tenter de contenir la colère qui grandissait. Les voix autour de moi étaient floues et mon regard rivé sur le dossier qui était posé sur le bureau de Jenks, celui-là même où était inscrit DENALI/CULLEN en lettres capitales me fit voir rouge. 
Je me levai brusquement et sortit du bureau précipitamment. J'entendais Bella qui semblait m'appeler mais je ne m'en préoccupais pas. Au moment où je passais devant un bureau dont la porte était ouverte, je tournai instinctivement le tête et constatai qu'il s'agissait de la fameuse salle de réunion. Je me stoppais et entrais dans cette pièce. Une énorme table de réunion, probablement en acajou, trônait en plein milieu de la salle. Cette dernière était entourée de fauteuil en cuir. La salle semblait calme et la moquette couleur cappuccino qui recouvrait les murs donnait un aspect intime au lieu. Je soufflai et me dirigeai vers les vitres qui constituaient tout un pan de mur. Je sentis alors sa présence.

« Edward ! » murmura-t-elle comme si elle craignait ma réaction.

Pas étonnant vu dans quel état tu es sorti de ce bureau...

« Edward ? »

« Mmm »

« Je sais que tu attendais plus que ça pour ce rendez-vous mais en même temps il vaut mieux que tu sois prévenu avant, plutôt que de nourrir des espoirs sur quelque chose que tu ne pourras jamais obtenir. Tu ne crois pas ? »

« Mmm »

Je sentis sa main prendre la mienne alors qu'elle se trouvait à côté de moi, le regard rivé vers les immeubles. Je regardais l'immeuble en verre situé juste en face sans réellement le regarder. Ma colère qui avait surgi plus tôt semblait s'éloigner doucement mais les doutes refirent surface. Devais-je accepter cette rencontre ? Dans quel but ? Cela me servirait-il à avancer ? Mes certitudes s'étaient envolées une nouvelle fois.

« Edward ? »

« Ouais » dis-je en me tournant vers elle.

« Qu'est-ce que tu veux faire ? »

« Je ne sais plus ! » dis-je en baissant les yeux sur nos mains liées.

Elle me tira jusqu'à un des fauteuils situé tout près. Je m'assis puis elle prit place sur mes genoux, encerclant mes épaules avec ses bras, ma tête posée dans le creux de son cou. Elle me caressa doucement la nuque jouant doucement avec mes cheveux. Nous restâmes ainsi silencieux pendant quelques temps. Je tentai d'y voir clair et je remerciai Bella de ne pas me poser de questions. Elle était là comme elle l'avait promis et je lui en étais reconnaissant.
Ma tête était vide et je fixai l'extérieur sans observer quoi que ce soit. 

« Melle Swan, Mr Cullen ! » nous interpella une voix.

« Oui » répondit-elle alors que je n'avais pas bougé d'un iota.

« Melle Denali et son avocat sont arrivés, je voulais savoir si vous étiez toujours d'accord pour la rencontrer ? Enfin si Mr Cullen le souhaitait toujours ? »

« Edward ? » m'appela-t-elle.

« Ouais »

« Tu as entendu ? »

« Oui, dans cinq minutes s'il vous plait ! » dis-je en me tournant vers lui.

« Bien entendu, prenez le temps qu'il vous faudra, nous sommes dans la salle de réunion située à l'opposé du couloir ! »

« D'accord nous vous y rejoindrons ! » répondit Bella devant mon silence.

Je fis glisser mes bras autour de sa taille et plaquai ma tête contre sa poitrine alors que j'entendis la porte se refermer. Je fermai les yeux quelques instants, profitant de cet instant pour puiser l'énergie et le courage dont j'allais avoir besoin auprès de celle qui était devenue un soutien sans faille. 

« Edward, tout se passera bien ! »

« ... » je ne répondis pas mais resserrai ma prise autour d'elle.

« Je serais là et si tu sens que ça devient trop lourd, trop insupportable, on s'en ira, d'accord ? » dit-elle tout en caressant mes cheveux.

Elle déposa un baiser au dessus de ma tête juste avant de frotter sa joue contre mes cheveux. Je la sentis inspirer profondément. Comme moi-même j'avais l'habitude de le faire pour mieux m’imprégner de son parfum si particulier. Je restai ainsi encore un instant avant de me détacher doucement d'elle tout en plongeant mon regard dans le sien.

« Tu es prêt ? » me demanda-t-elle.

« Je crois » dis-je doucement.

« Je suis là et quoi qu'il arrive je ne partirai pas, ok ? »

« Ok »

« Alors allons-y mais Edward ? »

« Oui » dis-je alors qu'elle était debout devant moi.

« Écoute-la, dis-lui ce que tu as besoin de dire et même si tu n'as pas les réponses à tes questions, dis-toi que tu l'auras affrontée. Et ensuite tu pourras, on pourra passer à autre chose ! »

« Ouais ! » soufflai-je.

Nous nous dirigeâmes vers la salle de réunion. La tension augmentait à chacun de mes pas. Je sentais une boule qui semblait grossir au fur et à mesure que nous approchions. Ma gorge nouée, la main toujours dans celle de Bella, je me plantai devant la porte close. Je jetai un regard vers Bella qui m'offrit un léger sourire tout en resserrant sa prise. Je soupirai une dernière fois avant de frapper. Une voix se fit entendre et j'ouvris la porte. 

Le regard fixé au sol, j'entrai avec Bella dans cette salle où régnait une odeur de café mêlé au papier et à l'encre. Le bruit feutré et sec de la porte qui venait de se fermer me fit relevé la tête. Tanya était assise à l'opposé de la table à côté de son avocat tandis que le mien était assis juste devant nous. Il nous invita à prendre place tout en présentant Bella à l'autre avocat. Nous prîmes place sans que mon regard ne quitte celui de Tanya. Elle semblait rayonnante. Elle sourit discrètement ce qui fit remonter la bile dans la bouche. Je voulais lui faire perdre ce sourire. Comment pouvait-elle sourire alors qu'elle avait tenter de me tuer, de nous tuer. Son regard reflétait un quelque chose qui me mettait mal à l'aise. C'était comme si elle était parfaitement consciente de tout ce qu'elle avait fait mais qu'elle avait réussi à manipuler tout le monde.
Son sourire fut plus prononcé quand elle s’aperçut que je la fixais mais lorsque son regard se détourna il se fana. Je tournai la tête vers la personne qu'elle regardait. Il s'agissait de Bella. Cette dernière la fixait froidement et c'était comme si elle cherchait à trouver des réponses sur le visage de Tanya. Mon avocat prit la parole échangeant avec celui de celle qui me procurait des frissons rien que par sa présence dans cette pièce. Je pouvais sentir son regard alors que j'observais l'échange entre mon avocat et le sien. La sensation de malaise que j'avais ressenti en posant mes yeux sur elle ne fit que grandir. Je ravalai pour la seconde fois la bile qui menaçait de sortir de ma bouche et soufflai discrètement afin de me ressaisir. Je n'étais pas celui qui avait blessé mais celui qui avait dû subir la violence de cette femme qui ne m'inspirait désormais que le dégoût. Je la regardais à nouveau alors que Bella serrait ma main plus fortement. Mes mains étaient moites et je tentai de masquer les légers tremblements de mon corps qui n'étaient visibles pour l'instant qu'au niveau de mes mains soigneusement cachées par la table. 

« Mr Cullen, souhaitez-vous prendre la parole en premier ? » demanda mon avocat.

Je fixai toujours Tanya et celle-ci se mit à sourire à nouveau. L'éclat qui brilla dans ses yeux ne me rassurait guère.

« J'aimerai lui parler d'abord si c'est possible ? » demanda-t-elle sans détourner les yeux des miens.

« Mr Cullen, êtes-vous d'accord ? » demanda Jenks.

« Peu m'importe » murmurai-je.

Je ne pouvais détacher mes yeux de cette femme froide. C'est comme si cela m'était impossible alors que parallèlement je sentais la colère qui me dévorait de l'intérieur. Je restais calme ne souhaitant pas me donner en spectacle. Bella y était pour beaucoup car elle ne cessait de caresser ma main avec son pouce. Je pouvais sentir son regard naviguer entre cette folle et moi.

« Edward... je... » commença-t-elle en baissant les yeux.

« Je t'écoute » dis-je mécaniquement. Ma voix était dénuée de toute vie, froide et monocorde.

« Ahahahahahahahahahah » 

Elle se mit à rire alors qu'elle me dévisageait.  Le regard froid et calculateur qu'elle m'offrit me fit l'effet d'une douche froide. Je commençai à comprendre. 

« Pourquoi a-t-il fallu que tu viennes accompagné de cette.... » reprit-elle la voix froide en désignant Bella de sa main avant de reprendre « cette chose qui ne ressemble à rien ! » lâcha-t-elle

« Melle Denali, je vous rappelle que vous êtes ici pour vous excusez et non pour insulter ma cliente ! Maître Volturi je vous prierai de bien vouloir maîtriser votre cliente » lâcha Jenks avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir ma bouche.

Maître Volturi chuchota quelques mots à sa cliente alors que cette dernière me fixait délibérément, comme s'il s'agissait d'un jeu. Elle souriait littéralement alors que la haine qui faisait rage en moi menaçait d'exploser à tout instant. 

« Très bien puisqu'il faut que je m'excuses je vais donc le faire ! » reprit-elle.

« Oui, Melle Denali, nous vous écoutons ! »

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? » dis-je brusquement. 

Les deux avocats me fixèrent alors que je venais de prendre la parole. Ces quelques mots soulagèrent la pression que je peinais à contenir. Comme pour m'apporter son soutien je sentis la main de Bella se poser sur ma cuisse tandis que je m'étais avancé sur la table, les bras croisés devant moi.

« Pourquoi ? » reprit-elle.

Je pouvais sentir Bella qui avait bloqué sa respiration attendant sa réponse. Mais je n'étais pas dupe. Son regard me laissait présager ce qui allait venir. Mais j'étais loin de m'imaginer que les mots qui allaient sortir allait provoquer ce qui suivit.

« Oui Tanya, Pourquoi ? » repris-je le plus calmement possible.

« Mais Edward, tu le sais ! » dit-elle en rivant son regard au mien.

Son regard dégageait une jalousie incommensurable, une folie indescriptible et une haine qui semblait la submerger de part en part. Ce regard aussi froid et avide me donna des frissons qui me glacèrent jusqu'aux os.

« Non Tanya je ne le sais pas » repris-je d'une voix calme qui me surpris.

Je voulais qu'elle explose, qu'elle se montre telle qu'elle était. Je voulais que cette mascarade cesse.

« Je... je ne me souviens pas de ce qui s'est passé » tenta-t-elle alors que son regard et son attitude me démontrait le contraire.

« ... » Je la défiai du regard espérant qu'elle lâche enfin quelque chose

« Je suis désolée... » continua-t-elle.

« Désolée de quoi ? De m'avoir fait souffrir, de m'avoir blessé, de m'avoir insulté, de t'en être pris à Bella» dis-je alors que je montai le ton à chacun de mes mots me retrouvant ainsi debout les mains plaquées sur la table « Alors Tanya, de quoi es-tu désolée ! D'avoir voulu nous tuer ! » hurlai-je.

« Ça suffit Maître Jenks, contrôlez votre client ou bien nous allons devoir en rester là ! » cria Volturi.

« Oh non, on ne va pas s'arrêter là ! » repris-je « J'ai le droit de savoir pourquoi elle est désolée ! Hein Tanya ! »

« Edward ! » murmura Bella en posant sa main sur la mienne. « S'il te plaît calme-toi »

Je tournai mon regard vers elle. Bella me regardait et je pus ressentir une vague de calme m'incitant à me rasseoir. Mais la voix nasillarde de Tanya fit éclater ce peu de calme

« C'est ça écoute-la !! » dit-elle surprenant son avocat et le mien.

Je détournai la tête rapidement vers elle. Elle affichait un sourire machiavélique. Elle chuchota quelque chose à son avocat. Jenks, Bella et moi la regardions se demandant ce qu'elle avait bien pu dire à son avocat mais nous n'eûmes pas attendre bien longtemps car elle reprit la parole.

« Pour te dire, Edward, je suis désolée ! Désolée de ne pas avoir fait correctement les choses ! J'aurai dû vous tuer quand j'en avais encore l'occasion et cette petite sal... »

Je me levai d'un bond et me jetai sur elle avec toute la force dont j'étais capable. Je l'attrapai à la gorge la plaquant contre la paroi vitrée située juste derrière elle. J'ignorai d'où m'était venu cette force mais l’adrénaline et la rage qui courraient dans mes veines ne me permettait plus de contrôler mes gestes. Je fixai cette folle furieuse et alors que je réalisai que je ne m'étais pas trompé à son sujet, je sentis que quelqu'un essayait de me faire lâcher prise. Mais je ne cillai pas.

« Tu mentais.... tu as manipulé tout le monde, leur faisait croire que tu n'étais pas dans ton état normal ! Pourquoi ? » hurlai-je.

Elle continuait de me fixer. Je relâchai un peu sa gorge pour qu'elle me parle alors que les voix des personnes autour me parvenaient de manière inaudible.

« Pourquoi moi ? Pourquoi avoir voulu me tuer ? Qu'est-ce que tu avais à y gagner à me faire du mal ! Pourquoi Bella ? » répétai-je sans cesse.

« Parce que personne ne te mérite autant que moi ! Lauren l'avait bien compris !  Mais elle...» lâcha-t-elle la voix rauque tout en désignant Bella « Elle ne voulait pas te lâcher !»

Sonné par ses mots, je la relâchai alors qu'elle s'appuya contre le mur une main contre son cou. Je ne pouvais détourner mes yeux d'elle. Je tentai d'assimiler les informations qu'elle venait de lâcher mais rien n'y fit. Mon monde s'écroulait. Je sentis deux bras m'encercler mais ils me relâchèrent aussitôt car je me laissais tomber sur le fauteuil situé derrière moi. 

« Oh mon dieu ! » entendis-je de la part de celle que j'aime.

« Et oui, petite salope, tu t'es accrochée à lui comme un sangsue, je regrette juste de ne pas avoir permis à Felix de te régler ton compte la première fois que tu as croisé ma route ! Je t'avais prévenu mais il a fallu que tu restes auprès de lui et comme si c'était pas suffisant, tu étais encore avec lui le soir où il aurait du être avec moi pour toujours ! »

« Tanya, tu sais que tu ne peux pas forcer les gens à t'aimer ! » entendis-je d'une voix qui semblait s'être approchée. Cette même voix qui m'apaisait.

Je levai mes yeux vers le son de cette douce voix qui avait parlé distinctement et calmement, comme si elle essayait d'apaiser l'ambiance environnante qui débordait d'électricité. Mon regard navigua alors vers cette femme qui était à l'origine d'une grande partie de mon mal-être. Lauren. Comment avait-elle su ? Comment s'y était-elle prise ? Autant de questions dont je n'aurai probablement jamais les réponses. Mais la folie dont faisait preuve Tanya était indéniable. Je la fixai à nouveau.

« Oh mais ma chère si je ne peux pas l'avoir, je te l'ai déjà dit tu ne l'aura pas non plus ! » reprit-elle sûre d'elle.

« Tu es folle et je pense que tu as besoin de te faire soigner ! » reprit Bella qui était désormais à côté de moi.

Elle posa une main sur mon épaule. Je levai ma tête vers elle. Elle me tendit sa main en me souriant et je la saisissais. Je me levai et sortit du bureau sans un regard vers les autres personnes.

« Maître Volturi, Maître Jenks, je pense que cet entretien n'a plus de raison d'être prolongé ! Je pense que les faits sont là ! Maître Jenks, je vous laisse vous charger de l'affaire. Mr Cullen et moi-même prendront contact avec vous mais je vous fais confiance pour trouver un arrangement qui nous permettra de ne pas subir ce genre de chose à nouveau ! »

« Oui Melle Swan ! » l'entendis-je lui répondre alors que mes yeux étaient toujours fixés sur nos mains liées.

« Non mais ce n'est pas fini » hurla Tanya.

« Si ça l'est ! » lâcha Bella dans un souffle avant de m'inciter à la suivre.

Totalement amorphe je la suivis. Je ne réalisai rien. Les images et les mots de Tanya lors de cette entrevue défilaient dans mon esprit qui cherchait à y trouver un sens mais en vain. Perdu au milieu de nulle part, une douce musique me parvenait mais il m'était impossible d'en identifier les notes. Je ressentais seulement de l'apaisement en écoutant cette mélodie. La sensation d'une main chaude sur la mienne me permettait de savoir que j'étais éveillé mais mon esprit avait obstrué les portes vers la lumière. Ce n'est que lorsqu'un doux parfum familier m'entoura que je repris pied dans la réalité. Ma vue qui semblait s'être égarée me revint me permettant de voir l'endroit où je me trouvais. J'étais allongé sur le canapé du salon. Je regardai autour de moi et vit Bella recroquevillée sur le fauteuil. La pièce était juste éclairée par le feu de cheminée et une musique au piano résonnait dans la pièce. Je me redressai lentement. Les souvenirs de la journée me revinrent violemment et pris de panique ma respiration s'emballa.


POV BELLA


[ Ludovico Einaudi - 'Ritornare' ]

Voyant la tournure que prenait l'entrevue je craignais qu'Edward ne réagisse violemment et je ne m'étais pas trompée. Edward avait raison, Tanya avait réussi à manipuler tout le monde y compris le psychiatre qui la suivait. Voyant qu'elle ne baisserait pas les bras et qu'Edward semblait complètement ailleurs suite à ses révélations concernant Lauren, je décidai de tenir ma promesse le concernant. Il nous fallait quitter les lieux avant qu'il ne sombre plus profondément. J'informai Jenks de notre départ et lui demandai de se charger de régler cette affaire. Edward avait saisi ma main quand je la lui avais proposée et il ne l'avait pas lâché depuis. Nous venions d'arriver à la voiture et je dus ouvrir la porte et l'installer sur le siège passager. Son regard était vide et son corps était pris de spasmes plus ou moins intenses. Je déposai ma veste sur ses genoux juste après avoir attaché sa ceinture de sécurité. Il était complètement ailleurs et je ne voulais le brusquer pour rien au monde. Je mis un peu de musique afin de tenter d'apaiser Edward même si je n'étais pas certaine qu'il puisse entendre quoi que ce soit vu l'état catatonique dans lequel il semblait être. Pour avoir vécu ça plus d'une fois, je savais qu'il ne fallait pas brusquer les personnes lorsqu'elles étaient dans cet état. Il reviendrait à lui quand il aurait digéré ce qui venait de se passer. 

Arrivés devant la maison, je le fis descendre de voiture et l'allongeai sur le canapé une fois à l'intérieur. Je pris soin de lui retirer ses chaussures et de le recouvrir de ma couverture. Je déposai un baiser sur son front et il ferma doucement les yeux.

« Je reste tout près, repose-toi ! » murmurai-je.

Je mis en route la chaîne. J'avais besoin de me détendre après les événements des heures précédentes et je savais que la musique m'y aiderait tout comme j'espérais qu'elle accompagnerait Edward dans son sommeil afin que celui-ci ne soit pas trop agité. 
Je m'assis sur le fauteuil et je le contemplai. Son visage était crispé et il s'était recroquevillé sur lui-même. J'avais mal de le voir comme ça. C'était comme si on m'obligeait à revivre ce qui s'était passé quelques semaines plus tôt lorsqu'il était à l’hôpital. Les mots de Tanya tournaient en boucle dans ma tête. Je ne comprenais pas comment on pouvait s'acharner autant sur quelqu'un et prétendre l'aimer. Je soufflai et fermai les yeux quelques instants. Les notes de musique résonnaient toujours dans la pièce. J'avais autant envie de hurler que de pleurer. Cette rencontre n'était pas une bonne idée et je m'inquiétais de ce qui se passerait au réveil pour Edward. 

Je me levai doucement et m'approchai de lui. Je me mis à genoux au pied du canapé. Je ressentais le besoin de le toucher comme pour qu'il ressente ma présence mais je craignais en même temps de le sortir de sa torpeur. Je fis passer mes doigts dans ses cheveux. J'adorai ses cheveux. Il était doux et soyeux. Son parfum m'enveloppa délicatement et j'aurai voulu prendre avec moi toutes les pensées qui devaient désormais faire rage dans son esprit. Son corps étaient toujours pris de spasmes mais ces derniers semblaient se calmer au fur et à mesure que je faisais courir mes doigts dans ses cheveux. Ce fut la sonnerie de mon portable qui rompit cet instant de calme. Je me précipitai dessus en espérant que la sonnerie n'ait pas réveillé Edward. Au moment où je décrochais, il se mit à gémir. Je m'éloignai de lui malgré l'envie de le prendre dans mes bras qui me tenaillait.

« Allo » soufflai-je.

« Bella, c'est Carlisle ! »

« Carlisle ! »

« Comment va-t-il ? J'ai eu Jenks au téléphone et il m'a dit que l'entrevue s'était mal passée ! »

J'entendis alors Edward gémir plus fort. Je me trouvais près de la porte qui menait au jardin et les petits cris que faisaient Edward me tordait le ventre. 

« Ouais ! Carlisle je peux vous rappeler dans quelques minutes s'il vous plait ! »

« Pas de problème ! » me dit-il.

Je ne lui laissai pas finir sa phrase que je raccrochai me rapprochant rapidement d'Edward.

« Shhhh... tout va bien... Edward calme-toi ! » murmurai-je tandis que je déposais mes mains sur ses avant-bras tout en les lui caressant.

Il s'apaisa instantanément. Je restais près de lui jusqu'à ce que je vois son visage se détendre. La tension de son corps qui le maintenait crispé jusqu'alors retomba. Je soufflai de soulagement d'avoir réussi à le calmer. Cela faisait près d'une heure que Carlisle avait appelé. Il était plus de six heures et je sortis sur la terrasse pour le rappeler.

« Carlisle c'est Bella ! »

« Ah, je commençais à m'inquiéter ! J'allais te rappeler ! »

« Désolée, mais... »

« Ça ne fait rien Bella ! Je... comment va-t-il ? »

« Pas très bien ! Il n'a pas dit un mot depuis que nous sommes partis de chez Jenks. Et quand nous sommes rentrés il s'est endormi ! »

« Oh... »

« Je suis... j'ai peur Carlisle, j'ai peur de ce qu'il va se passer à son réveil ! Il semblait si... » commençai-je alors que mes larmes commencèrent à jaillir.

« Bella, calme-toi ! Jenks ne m'a pas tout dit mais j'ai compris qu'Edward avait raison ! Elle avait conscience de ce qu'elle avait fait ! »

« Oui » soufflai-je.

Vidée et épuisée, je m'asseyais sur la balancelle. Les larmes débordaient toujours de mes yeux. Ma gorge s'était nouée et je peinais à répondre à Carlisle.

« Tu veux qu'Esmée et moi venions ? » demanda-t-il.

« Je.... je ne sais pas ! » lâchai-je.

« Écoute repose-toi pour être en forme à son réveil ! Tout se passera bien, il a juste besoin d'évacuer tout ça et surtout de le digérer ! »

« Je sais mais vous l'auriez vu ! Il a littéralement péter les plombs, il... il s'est jeté sur elle et vous auriez vu son regard ! Cette fille a tout détruit de lui, elle est diabolique ! Je ne sais pas s'il pourra passer au dessus de ça ! Son regard quand on est parti du cabinet était si vide, il semblait ailleurs... » poursuivis-je.

« Je sais Bella, mais Edward est plus fort qu'il n'y paraît et il sait qu'il peut compter sur toi alors fais-le parler dès qu'il se réveillera ! Il ne faut pas qu'il garde ça pour lui ! »

« Ouais ! »

« Vous devez revoir la psy ? »

« Demain, mais... » répondis-je alors que je me souvenais que nous devions partir pour Londres le jour même et avant le rendez-vous.

« Mais ? »

« Mais on sera dans l'avion pour Londres ! Edward a réservé nos billets et nous prenons un avion demain vers 11h et comme c'est un vol vers l'international nous devons être à l'aéroport au minimum 2h avant et je ne sais pas si c'est bien prudent ! »

« Bella, ne t'inquiète pas, s'il ne sent pas de partir il restera quitte à repousser son voyage. Mais je pense que cela peut vous faire du bien ! Changer d'air, tu vois ! »

« Mmmh »

« Écoute, Esmée et moi on passera chez toi demain vers 7h avec le petit déjeuner, d'accord ? »

« Ouais, merci ! »

« De rien c'est normal, en attendant va te reposer ! »

« Entendu ! »

« A demain ! »

« A demain ! Carlisle ? »

« Oui ! »

« Merci »

« De rien file dormir ! »

« J'y cours »

Je raccrochai et pris la direction du salon. Edward dormait paisiblement sur le canapé. Soulagée je m'installai tant bien que mal sur le fauteuil. J'attrapais le plaid situé dans le coffre et me recouvris avec. J'ignore combien de temps je m'étais endormie mais je me réveillai en sursaut. Edward était assis sur le canapé, son corps tremblait et il peinait à reprendre son souffle. Je me levai brutalement accourant à ses côtés.

« Edward ? »

« ... » Il ne me répondit pas mais il serrait les poings pour tenter de calmer ses spasmes. Il me fixa le regard paniqué et la respiration sifflante.

« Edward calme-toi, tout va bien... » tentai-je en caressant doucement son dos. 

Je posai ma main sur les siennes en caressant doucement ses dernières en espérant l'apaiser. Je l'attirai contre moi glissant mon bras derrière ses épaules. Sentir son corps trembler et entendre sa respiration sifflante me tordait le ventre.

« Edward, tout va bien... qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Je.... j'ai frrrrrroid » dit-il alors qu'il claquait des dents.

Je tentai de tirer la couverture sur lui tout en intensifiant mes caresses dans le dos pour essayer de le réchauffer. Il se calma plus d'une demi heure après. Il s'était littéralement accroché à mon tee-shirt et je pouvais sentir ses larmes qui se déversaient humidifiant mon tee-shirt au passage. Je n'avais pas relâchée ma prise tout comme mes petites attentions à son égard. Son corps se détendit et sa respiration se fit plus calme. Il devait s'être endormi et ne voulant pas briser ce moment de paix, je restais silencieuse.

« Tu es bien installée ? » demanda-t-il doucement.

« Oui ne t'inquiète pas, je ne peux pas rêver un meilleur endroit ! » dis-je tout aussi calmement.

« Je me sens vide ! » lâcha-t-il.

Sur les conseils de Carlisle, je le laissai me parler. Surprise et heureuse qu'il décide de le faire de lui même au lieu de devoir lui poser des questions, je gardai le silence.

« Je me sens vide de tout, c'est comme si je venais de vieillir de trente ans en quelques heures ! Le pire c'est que je me doutais de ce qu'il allait se passer ! »

« Je sais » chuchotai-je.

« Pourquoi moi ? » s'étrangla-t-il.

« Je ne sais pas mais parfois les choses se passent sans qu'il y ait d'explications. Les gens font des choses et ne se rendent pas compte de ce qu'ils font ! »

« Mmmm »

Il se redressa puis riva son regard au mien. Il y avait tellement d'émotions qui se dégageaient de ses yeux. Je me noyais dans le vert profond de ses pupilles qui brillaient sous la lumière des flammes du foyer. 

« Je t'aime » murmurai-je.

« Je t'aime plus... » me répondit-il en déposant ses lèvres sur les miennes tout en me serrant fortement contre lui.

[ ADELE - 'Make you feel my love' ]

La sensation de son souffle désormais régulier sur mon visage fit battre mon cœur plus fort. Il se leva et me tendit sa main. Je le regardai surprise.

« Suis-moi ! » dit-il.

Je le suivis jusque dans notre chambre. 

« On sera mieux ici » me dit-il alors qu'il tapotait l'espace vide sur le lit.

Je pris place. Nous nous allongeâmes sur le lit l'un en face de l'autre. Il se saisit de ma main glissant ses doigts entre les miens.

« Je ne sais pas si je dois être heureux de savoir que j'avais raison la concernant ou bien si je dois me sentir mal. C'est bizarre ! »

« Pas tant que ça ! » répondis-je en ne le quittant pas yeux.

Il regardait nos mains tout en jouant avec nos doigts.

« Je me sens en colère parce que je sais maintenant que Lauren n'a pas décidé de ça toute seule mais je ne comprend pas le coup de l'accusation de viol du coup ! Tout est embrouillé dans mon esprit et je me sens complètement perdu ! » souffla-t-il.

« ... » Je ne dis rien car je sentis qu'il n'avait pas fini.

« Tu sais je crois que ça ne sert plus à rien que je me prenne la tête ! » commença-t-il en levant ses yeux vers moi « J'ai trouvé quelqu'un sur qui je peux compter et je ne sais pas comment je vais te remercier pour toute la patience dont tu as fait preuve mais aussi pour l'amour que tu me portes et... »

« En m'aimant comme tu le fais déjà ! » le coupai-je juste avant de l'embrasser doucement.

« Oui mais avant, nous allons préparer nos valises parce que nous devons prendre un avion pour partir loin d'ici dans quelques heures ! »

« Tu veux toujours partir ? » demandai-je.

« Oh oui, je ne trouverai aucune réponse à mes multiples questions et si je continue à chercher ses maudites réponses, je ne pourrai jamais être heureux ! Tu sais... » commença-t-il en m'attirant vers lui de sorte à ce que je sois sur lui « Cette entrevue, bien qu'elle m'est chamboulé m'a ouvert les yeux sur autre chose. »

« Ah bon ? »

« Ouais, tu ne m'a pas abandonné, tu m'as sorti de là et tu étais encore là à mon réveil. Alors comme tu l'as si bien dit, je ne peux pas tout contrôler et encore moins les raisons pour lesquelles cette folle s'en est pris à moi et à nous donc au lieu de me torturer l'esprit à chercher des réponses que je n'aurai pas je vais plutôt me torturer l'esprit à chercher comment te rendre heureuse et m'y employer ! » dit-il doucement.

Puis délicatement il posa ses lèvres sur les miennes, me serrant si fort contre lui que le contact me paraissait insuffisant. L'amour que dégageait son regard me dit l'effet d'une décharge électrique réveillant chaque terminaison nerveuse de ma peau et affolant les battements de mon cœur. Je me demandai comment je pouvais autant aimer quelqu'un. Je posai ma tête contre son torse et écoutai les battements de son cœur qui faisait écho aux miens. Je me sentais pour la première fois heureuse et complète. Ce voyage à Londres me semblait être la plus belle des choses car nous serions loin d'ici, loin de nos doutes et nous pourrions ainsi commencer quelque chose ensemble.
Ses mains caressaient mon dos délicatement alors que les miennes se déplaçaient lentement sur la peau de ses bras. 

« Bella ? »

« Mmm ! »

« Tu dors ? »

« Non » dis-je en me redressant.

« On les fait ses valises ! » demanda-t-il le regard pétillant.

« Oh oui ! » dis-je toute excitée.

C'est ainsi que nous préparâmes nos valises. Edward avait branché son Ipod et la douce voix d'Adèle qui résonnait quand nous étions en bas résonna à nouveau dans la chambre. Je ne me souciai pas des vêtements que je prenais trop occupé à regarder l'homme que j'aimais mettre les siens dans sa valise. Son visage était rayonnant et mon angoisse de tout à l'heure s'évapora aussi vite qu'elle était venue. Je pensais que le réveil serait difficile, il l'avait été mais pas autant que je le craignais. Il me semblait impossible que nous puissions revivre de telles choses alors je me mis à rêver de joie, de bonheur et de rire pour les jours à venir. 

« Tu as déjà fini ta valise ? » me demanda-t-il.

« Euh.. non ! » dis-je en haussant les épaules.

« Et bien tu comptes restée toute nue durant notre séjour... pas que cela me dérange » dit-il en s'approchant doucement de moi « mais je voudrais être le seul à pouvoir contempler ce corps magnifique qu'est le tien ! » finit-il en m'attirant contre lui.

« En effet ça serait dommage que tout le monde puisse me voir toute nue ! » dis-je taquine.

« Oui en effet ! » reprit-il en déposant des baisers humides dans mon cou ce qui ne manqua pas d'attiser mon désir.

« ... »

« Tu ne sais pas quoi prendre ? » demanda-t-il en poursuivant ses caresses et ses baisers.

« Hum... si mais... » dis-je avant qu'un gémissement ne sorte de ma bouche.

« Si mais... » continua-t-il en attrapant mon tee-shirt pour me le retirer.

« Et bien nous allons voir ce que tu peux emporter ! »

« Mmmm »

« Edward ! » dis-je fermement alors qu'il venait de s'éloigner de moi alors que j'étais complètement nue.

« Patience, je m'occuperai de toi, toute la nuit s'il faut ! De toute façon nous avons plus de huit heures de vol jusqu'à Londres donc tu auras tout le temps pour te reposer ! » dit-il alors qu'il attrapait quelques uns de mes vêtements qu'il mettait au fur et à mesure dans ma valise.

« ... » j'étais excitée au possible et lui faisait comme si de rien n'était et continuait patiemment de faire ma valise.

« Il y un problème mon amour » me demanda-t-il en me souriant subrepticement.

« Non ! » boudai-je en m'asseyant sur le lit.

« Il ne fallait pas me détailler pendant que je faisais la mienne. Si tu avais fait ta valise, je serai en train de m'occuper de toi mais demain on doit partir tôt et je ne voudrais pas que nous manquions notre vol, tu comprends ? » dit-il taquin.

« Oui bien entendu ! » dis-je alors que je m'allongeai sur le lit.

Une idée venait de m’effleurer l'esprit. Je décidai de le prendre à son propre jeu. C'est ainsi que pendant qu'il terminait ma valise je m’allongeai littéralement sur le lit et dans une infinie lenteur, je fis courir mes mains sur mon corps afin de soulager la tension qu'il avait fait naître quelques minutes plus tôt.

« Bella, qu'est-ce que tu fais ? » me demanda-t-il.

« Et bien puisque tu sembles très occupé avec ma valise, je m'occupe en t'attendant ! » dis-je.

« Hum Bella... » siffla-t-il alors que je venais de déposer mon pied sur son pantalon dont l'entrejambe semblait désormais gonflée.

« Oui... » dis-je feignant la surprise.

Mes mains descendirent vers mon intimité. Je gémissais doucement et fermai mes yeux. Alors que ma main allait venir titiller mon bouton de plaisir, je sentis la main d'Edward sur mon poignet. J'ouvris les yeux et tombaient en face de deux magnifiques émeraudes qui me scrutaient.

« Tu as gagné ! » me souffla-t-il « Si besoin nous t'achèterons des vêtements à Londres ! »

« Merci ! » répondis-je.

« Hum... où en étais-tu ? » demanda-t-il.

« » dis-je alors que je saisissais sa main pour la plaquer contre mon intimité tandis que la mienne caressa sa virilité au travers de son …

« Edward ! »

« Oui » me dit-il en souriant « Je n'ai pas pu résister très longtemps »

« Effectivement ! »

C'est ainsi que toute la nuit nous fîmes l'amour comme si aucun de nous n'était suffisamment rassasié de l'autre. Ce n'est que vers les premières lueurs du jour, que nous décidâmes de sortir du lit. Nous devions nous préparer pour nous rendre à l'aéroport et d'ici une heure, Esmée et Carlisle arriveraient pour prendre le petit déjeuner avec nous avant de nous y conduire.

Je me sentais heureuse et complète. Ce merveilleux sentiment de plénitude ne m'avait plus habité depuis mon enfance lorsque ma mère était encore auprès de moi. J'espérais juste qu'il ne me quitterait plus jamais.

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