Chapitre Dix-Neuf



"On n’a rien à perdre quand on aime personne." 
Frédéric Beigbeder 

POV EDWARD

Little love » - Aaron]

Le jour commençait à se lever. J'étais toujours allongé dans le lit, Bella blottie contre moi. Ses deux petits poings étaient accrochés à mon tee-shirt tandis que son visage était enfoui dans celui-ci. Il n'y avait pas un bruit dans l'appartement car mes amis devaient certainement dormir. Bella avait passé sa nuit à gémir, pleurer et même hurler tordant son corps fragile comme si une violente douleur avait éclaté dans tout son corps. A ces moments-là, j'avais tenté de la serrer plus fort contre moi tentant de lui murmurer des paroles rassurantes. Rosalie, Emmett ou Jasper étaient, à chaque fois, arrivés précipitamment dans la chambre avant de ressortir quand ils constataient que je ne dormais pas et que je tentais de la calmer. Mais depuis presque deux heures, elle semblait plus calme. Son corps qui avait été crispé une partie de la nuit était désormais détendu. Je la contemplais tout en faisant glisser mes doigts dans ses cheveux. Je déposais un baiser sur le sommet de sa tête. J'étais bien et l'avoir contre moi malgré tout me rendait heureux. Pourtant je savais que ça n'allait pas durer étant donné la nuit chaotique qu'elle avait passé. Je regardais à nouveau par la fenêtre regardant le ciel qui se colorait désormais de rose orangé. Le soleil commençait à poindre à l'horizon. J'ignorais l'heure qu'il était mais j'essayais de me convaincre qu'il faudrait que je me lève pour la laisser seule. Ma présence à ses côtés risquait de la mettre en colère sachant que j'ignorais ce que Tanya avait bien pu lui dire. Je jetais un dernier regard vers cette femme qui avait ravi mon cœur et qui risquait de m'ôter tout espoir d'ici quelques heures en souriant malgré tout. Alors, comme pour garder en mémoire ce merveilleux souvenir, je fis courir mes doigts le long de sa mâchoire et repoussais délicatement les cheveux qui masquait son visage. Sa peau était douce et chaude. Son visage présentait quelques éraflures et des bleus commençaient à apparaître. J'évitais de passer dessus mais je constatais qu'elle n'avait pas été épargnée. Je me tendis réalisant que j'aurais pu éviter tout ce gâchis si seulement je lui avais parler plus tôt. Mais les choses étaient faites et malheureusement je ne pouvais rien y changer. Je soupirais et fermais les yeux. Au bout de quelques minutes, je me reculais d'elle afin de me lever et de sortir de cette pièce. Je ne voulais pas la laisser mais je savais que c'était la seule chose à faire. Comme si elle répondait à mon doute, je la vis venir se coller encore plus à moi, serrant plus fort mon tee-shirt. Mon cœur s'emballa devant un tel geste alors qu'une larme silencieuse venait de s'échapper d'un de mes yeux. Mon cœur hurlait de rester mais ma raison me rappelait que si je ne voulais pas empirer les choses, il me fallait sortir. Je fermais les yeux et soufflais à nouveau comme pour me donner un peu de courage. Je réitérais mes gestes en tentant de défaire ses doigts le plus doucement possible de mon haut.

« Ne pars pas » murmura-t-elle.

Je me figeais. J'avais ma main posée sur la sienne et je la soulevais légèrement. Était-elle réveillée ? Alors que mes yeux étaient posés sur son visage toujours endormi, je sentis sa main droite lâcher mon tee-shirt puis le reprendre à nouveau alors que sa main gauche se saisissait de la mienne et entrelaçait ses doigts aux miens. J'étais tendu et guettais le moindre signe me permettant de savoir si elle était réveillée.

« Reste ! » murmura-t-elle à nouveau.

Elle me tira vers elle avec toute la force que son poing pouvait mettre dedans. Je m'approchais d'elle doucement et lorsque je fus un peu plus proche, elle souffla. 
Je regardais toujours ses yeux clôs, elle semblait dormir encore. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Ces deux petites phrases venaient de me bouleverser. Je ne savais pas si elle réalisait que c'était moi qui était à côté d'elle. Peut-être rêvait-elle ? Je ne devais pas me réjouir mais pourtant mon cœur explosa de bonheur en réalisant ce qui venait de se passer.
Mon regard ne pouvait se détourner d'elle. J'étais comme attiré tel un aimant. Je n'osais pas reprendre mes caresses de peur qu'elle ne se réveille. 
Puis, elle se tourna et dans le même instant, elle lâcha ma main et mon tee-shirt avant de reculer vers moi de manière à caler son dos contre mon torse. Je me penchais pour l'admirer. La lumière du soleil éclairait son magnifique visage même si je ne pouvais pas le contempler dans sa totalité. J'avais devant moi, une jolie poupée de porcelaine endormie dont les joues étaient rosies. Elle devait avoir chaud. Elle enfonça son visage un peu plus dans l'oreiller repliant ses bras contre sa poitrine. Je voulais profiter de cet instant pour partir. Je n'étais plus entravé et c'était donc le bon moment même si je n'en avais pas envie. Je m'apprêtais à reculer quand Bella m'attrapa à nouveau la main et m'attira contre elle. Je me retrouvais désormais collé à elle mon bras droit passant autour de sa taille alors que ma main, toujours dans la sienne, se trouvait plaquée contre sa poitrine. Je n'osais pas bouger.

« Reste, s'il te plaît ! » murmura-t-elle à nouveau.

Je ne voyais que partiellement son visage alors afin de vérifier si elle dormait, je lui répondis.

« Je.. Tu es sûre ? »

« Oui ! » souffla-t-elle.

Elle ne pouvait pas être endormie. Mon cœur fit alors une embardée dans ma poitrine alors que j'enfouissais mon visage dans ses cheveux inspirant son odeur sucrée à plein poumon. Je voulais m'approcher plus. Mais ce fut elle qui se recula légèrement, collant son corps au mien. Une douce sensation de chaleur et de calme m'envahit dès lors. Je fermais les yeux tout en déposant de doux baisers dans ses cheveux. Dans un geste infiniment doux, je faisais glisser mes doigts à la base de son cou. Sa peau était infiniment douce et alors que je dessinais des arabesques sur sa peau nue, je sentis sa peau se couvrir de frissons. En ouvrant les yeux, je vis que tout son bras était couvert de chair de poule. Elle attrapa mes doigts et les entrelaça aux siens tout en les maintenant contre sa peau. Je repris mes caresses tandis que son pouce effleurait le dessus de ma main. Je savourais ce doux moment. Elle venait de faire un pas vers moi, un nouveau geste et mon cœur explosait de joie. J'ignorais comment cela allait évoluer mais je savais que je ne la laisserais pas s'éloigner plus. Il fallait que nous parlions et nous allions parler. Mon corps se détendait sous ses gestes alors que des milliers de décharges électriques implosaient dans le creux de mon ventre. Ce contact réveillait mon désir d'elle. Je me décollais subtilement, ne désirant pas qu'elle s'en rende compte au risque de tout gâcher. Je fermais les yeux à nouveau et doucement, je m'endormis sous les douces caresses de Bella alors que son parfum agissait comme un soporifique. 

POV BELLA

Breathe me » - Sia]

Je sentais la chaleur tout autour de moi. Ma mère venait de m'envelopper dans une couverture. Tout à coup, le froid prit possession de mon corps engendrant des tremblements que je ne pouvais contrôler. J'ignorais où je me trouvais. Il faisait sombre et seul un rayon de lumière semblait briller tout au loin. J'ignorais si j'étais encore sur la terrasse mais j'avais eu cette impression de voler quelques instants avant d'être assaillie par une odeur familière et sécurisante. J'avançais dans cette pièce noire. J'entendais comme des murmures et des chuchotements près de moi mais je ne distinguais aucun mot. Tout ce que je savais c'est que la chaleur recommençait à se diffuser dans tout mon corps. Je voulais m'approcher de cette chaleur. J'entendis la voix de ma mère qui résonnait.

« Approche-toi » entendis-je.
Je me tournais vivement et alors que je m'approchais d'elle, je vis son visage disparaître. Un déchirement violent se fit alors sentir dans mon ventre tordant mon corps de douleur. Je me recroquevillais sur moi-même dans cette pièce obscure et effrayante. Puis la voix de ma mère résonna encore. Je refusais d'ouvrir les yeux alors je tendis mon bras vers l'avant et m'approchais doucement de cette présence rassurante. Un parfum agréable me chatouillait le nez. Je me sentais en sécurité. Je ne voulais pas ouvrir les yeux de peur de ne voir personne. Alors je plissais les yeux fortement comme pour me persuader qu'il ne pouvait s'agir que de ma mère même si mon esprit me disait le contraire. Et pendant un long moment, je restais-là. Puis j'ouvris les yeux pour me retrouver debout face à un Benjamin qui s'approchait toujours plus. Son visage était effrayant. Il avait les yeux injectés de sang et ses poings étaient serrés. Il criait des mots incompréhensibles et plus je reculais, plus il se rapprochait. Il allait m'attraper et alors que je le sentis me saisir par le bras, je hurlais lui demandant de me lâcher. Je m'accrochais alors à cette présence rassurante la suppliant de me protéger alors que je ne distinguais rien d'elle. J'entendais des murmures puis quelque chose vint effleurer ma tête, me rappelant les caresses de ma mère quand j'étais petite. Alors je fermais les yeux tentant d'occulter mon agresseur. Une douce sensation de paix m'avait instantanément envahie. Le même phénomène se reproduisit avec Alice puis Tanya. Alors que Tanya s’approchait toujours un peu plus, le regard menaçant, je me pétrifiais sur place. Ses menaces et ses paroles résonnaient dans l'espace qui semblait vide. J'étais figée et mon sang se glaçait au fur et à mesure qu'elle se rapprochait. Puis je sentis qu'on me tirait en arrière avant que deux bras ne m'enserrent tel un étau. Tanya s'éloignait de moi petit à petit jusqu'à disparaître complètement. Je me calmais et mes angoisses disparurent comme par enchantement. J'étais en sécurité et mon corps en entier se détendit. Je fermais à nouveau les yeux respirant à plein poumons cette fragrance envoûtante. Quand j'ouvris les yeux, j'ignorais où je me trouvais mais la lumière qui semblait si éloignée au début me semblait plus proche. Alors je me mis à courir, à courir toujours plus vite. Je n'étais plus effrayée car je sentais cette douce présence derrière moi. Je débouchais dans un lieu baigné de lumière et instantanément, je sentis s'éloigner cette présence et mon cœur se serra violemment. J'agrippais alors ce qui se trouvait à proximité. 

Puis quelque chose ou quelqu'un essayait de me faire lâcher prise. Je resserrais alors ma prise. Du coton, je tenais du coton entre mes mains. J'ouvris à peine les yeux et me trouvait face à un torse recouvert d'un tee-shirt blanc. J'inspirais profondément tout en refermant les yeux ne souhaitant pas savoir qui était cet homme. C'était peut-être Emmett ou Jasper. 

« Ne pars pas » chuchotais-je.

Je me sentais tellement bien que je ne voulais pas que cette personne s'éloigne. Mais lorsque son parfum vint chatouiller mon nez, je réalisais qui était à côté de moi. Edward. C'était donc lui que j'avais senti toute cette nuit. Il était apparemment resté et avait veillé sur moi. Mon cœur s’accéléra. Je ne voulais pas qu'il s'éloigne alors quand je le sentis se tendre et décoller légèrement sa main de la mienne, je me demandais ce que je devais faire mais cette fois ce fut mon cœur qui s'exprima à nouveau. Je relâchais alors son tee-shirt avant de l'attraper à nouveau et fis glisser mes doigts entre les siens avant de lui demander de rester auprès de moi. Je tentais de le tirer vers moi avec le peu de force que j'avais et doucement je le sentis se rapprocher. Je pouvais sentir son regard sur moi car ma peau me chauffait et je sentais mes joues s'empourprer sans que je ne puisse rien y faire. Je ne voulais pas qu'il sache que j'étais réveillée de peur qu'il s'éloigne. Des souvenirs de la veille me revinrent par bribes. Ma discussion avec Tanya, avec Rose et Jasper. Ma crise de nerfs et ma colère envers eux pour m'avoir caché des choses, pour m'avoir menti. J'ignorais ce que mes amis lui avaient dit mais j'avais peur qu'il s'éloigne. Alors je me détachais de lui avant de lui tourner le dos tout en prenant soin de me coller contre son torse ferme. J'enfonçais ma tête dans l'oreiller et je ressentis un poids tomber au fond de mon ventre comme s'il allait s'éloigner. Au même instant, le lit bougea doucement. Je fis alors glisser ma main derrière et j'attrapais sa main avant de la ramener contre ma poitrine le ramenant ainsi vers moi. Je lui demandais de rester à nouveau et je gardais les yeux fermés appréhendant sa réaction. C'est alors que j'entendis son hésitation. Il semblait avoir peur de ma réaction me demandant si j'étais sûre de moi. Je lui avais répondu « Oui ». Il s'était alors approché de moi à nouveau avant que je recule légèrement. J'ouvris les yeux et contemplais le magnifique lever de soleil qui était en train d'envahir l'horizon. Je me sentais si bien. Sa chaleur m'apaisait, sa présence me rassurait et son parfum m’enivrait. Je le sentis enfouir son visage dans ma nuque et inspirer profondément alors que son visage était plongé dans mes cheveux. Je souriais. Je refermais les yeux pour apprécier l'instant. Une douce caresse se fit sentir au niveau de mon cou. Il faisait glisser son doigt sur ma peau, brûlant celle-ci sur son passage et créant des milliers de frissons dans tout mon corps. Je sentais ma peau se recouvrir de cette agréable sensation qui fit éclater des milliers de bulles dans mon bas ventre. Il avait cessé ses caresses alors j'avais entrelacé mes doigts aux siens, plaquant sa main un peu plus près et alors qu'il recommençait, mon pouce se mit à caresser sa main. Je savourais la fermeté de ses mains et la douceur de sa peau. Je pouvais sentir son souffle chaud sur ma nuque qui associé à son parfum qui m'arrivait par vague me donnait cette sensation d'être heureuse pour la première fois depuis longtemps. Je ne voulais pas que ce moment cesse alors je fermais une nouvelle fois les yeux. Je sentais son corps se détendre et sa respiration se fit plus calme. Il devait s'être endormi. Il avait veillé toute la nuit, il était donc normal qu'il se repose. Je ne savais pas ce que donnerait notre discussion mais nous devions parler. Il avait encore brisé une de mes barrières comme s'il savait comment s'y prendre. J'étais heureuse mais aussi troublée. Je repensais à mon rêve et la voix de ma mère me demandant de m'approcher. J'avais été effrayée mais la sentir si proche m'avait fait avancer. Je ne voulais pas qu'elle s'éloigne mais alors qu'elle avait disparu, j'avais quand même avancé m’agrippant à cette présence. J'avais, en fait, fait un pas vers lui. Un autre. 
Et si ma mère avait voulu me rassurer même si elle n'était plus là ? Peut-être. Je regardais sa main que je serrais toujours dans la mienne. Ses doigts étaient fins et sa peau satinée. Je faisais courir mes doigts dessus. Cette main qui avait composé le plus beau des morceaux. Je repensais alors au CD que Rose m'avait confié la veille. Je voulais l'écouter. L'envie de l'écouter se fit si forte que je ne pus me résigner à rester dans ses bras même si je m'y sentais bien. Je pris quelques minutes afin de savourer cette étreinte puis me levais le plus doucement possible. Je me tournais vers lui pour admirer son visage. Il était si serein et si détendu. Il se déplaça légèrement et posais sa tête avant de l'enfouir dans mon oreiller. Je souriais. J'avais apprécié mon réveil à ses côtés car la première fois où je l'avais souhaité, cela n'avait pas eu lieu à mon plus grand regret. J'approchais doucement ma main afin de faire glisser mes doigts dans ses cheveux. Ils étaient doux. Je fis alors glisser mes doigts sur sa joue. Elle était chaude et le petit effleurement que je lui avais procuré n'avait pas manqué de me faire frissonner. J'ignorais ce que l'avenir allait me réserver mais je ne voulais pas le perdre. Mais si je continuais à le tenir ainsi éloigné, je risquais de m'en mordre les doigts. J'avais envie de rester là à le regarder, à le caresser indéfiniment mais mon ventre se mit à grogner. Je me levais et sortais de la chambre. Je jetais un dernier regard vers lui en espérant que tout se passe bien à son réveil. Je me dirigeais vers la cuisine lentement. De la musique résonnait dans la salle. Alors que je traversais le salon, je vis mon sac posé contre le canapé. Le CD que je tenais à écouter dépassait et je fus soulagée de ne pas l'avoir perdu lors de mon agression. J'arrivais dans la cuisine. Rosalie était en train de boire du café probablement quant à Jazz et Emmett ils étaient de dos, assis sur les tabourets devant l'îlot central. Je me raclais la gorge et mes amis se tournèrent vers moi.

« Bee ! » cria Emmett en se jetant sur moi pour me prendre dans ses bras.

« Doucement Em', moi aussi je suis contente de te voir ! Mais ton frère a besoin de dormir alors, sois plus silencieux okay ! »

« Ouais ! Il a veillé sur toi toute la nuit tu sais ! »

« Oui je sais ! » lui murmurais-je gênée.

Rose et Jazz n'avaient pas bougé craignant probablement ma réaction. Je me dirigeais alors vers Rose. Elle avait baissé les yeux. Je m'approchais encore un peu plus et la serrais dans mes bras. Elle était tendue mais dès que je fis glisser ma main dans son dos, elle se détendit et me rendit mon étreinte.

« Je suis désolée Bella, je.. »

« Shhhh » la coupais-je. « Ce n'est pas ta faute ! C'est moi qui suis désolée de m'être emportée contre toi ! »

Je me reculais et la vis s'essuyer les yeux.

« Si Bella, j' »

« Non Rose, tu as fait ce qui te semblait juste alors laisse tomber veux-tu ! » la coupais-je à nouveau.

« Okay ! »

Je me tournais en appelant Jazz. Il se leva et courut vers moi. Il m'enlaça tout en me murmurant des pardons et des « je n'aurais pas dû ».

« Jazz, c'est bon ! J'ai... j'ai compris pourquoi vous aviez agi comme ça.. alors.. je ne vous en veux pas ! Okay »

« Okay » me répondit-il avant de s'écarter.

Chacun de mes amis me fixait. Mon visage était douloureux et ma nuque me faisait atrocement souffrir maintenant que j'étais debout et parfaitement éveillée. Le silence qui s'était installé fut troublé par le bruit retentissant de mon ventre ce qui ne manqua pas de faire rire Emmett. Je me mis à rire aussi avant d'être rejointe par Jazz et Rose.

« C'est possible de manger quelque chose ? » demandais-je.

« Oui , sers-toi ! Il y a du café et des pancakes que j'ai fait ce matin ! »

« Merci Rose »

Je me servis et m'installais sur l'îlot pendant que mes amis me dévisageaient à nouveau.

« Qu'est ce qu'il y a ? » demandais-je.

« Je... ça va tu n'as pas mal ? » me demanda Rose.

« Ça tire un peu et je n'ai pas encore vu à quoi ressemblait mon visage. Par contre si tu as de l'aspirine, j'en veux bien car j'ai vraiment mal à la nuque et à la tête ! »

« Ouais, je vais te chercher ça ! » me dit-elle avant de sortir de la cuisine.

Je buvais tranquillement mon café alors que mes deux amis me fixaient toujours et n'osaient pas parler. Je relevais la tête vers eux les regardant tour à tour.

« Quoi ! » demandais-je en les regardant.

« Bah... » dis Em' comme si une question lui brûlait les lèvres.

« Bah quoi Em', pose ta question ! » dis-je en haussant les épaules.

Je me sentais bien malgré quelques courbatures. Je ne sais pas si les conditions dans lesquelles je m'étais réveillée étaient en lien avec cet état. Mais je n'en voulais plus à mes amis. Ils semblaient réellement inquiets à mon sujet. Pourtant je me sentais légère comme si un poids avait été ôté de mes épaules, comme si mes soucis étaient passés au second plan, comme si mes peurs avaient fui mon cœur.

« Je.. il s'est passé quoi hier soir ? Je sais que tu as rencontré Tanya et deux autres personnes mais je voudrais savoir exactement ce qu'il s'est passé ! » me demanda-t-il.

« Je.. ça vous dit qu'on aille sur la terrasse.. j'ai besoin d'air et je voudrais qu'on évite de réveiller ton frère ! »

« Si tu veux ! » me répondit Em' en haussant des épaules. 

Em' attrapa sa tasse et Jazz fit de même avant de prendre l'assiette où se trouvaient les pancakes. J'attrapais mes pancakes et ma tasse et me dirigeais vers la terrasse. Rose qui était revenue alla attraper un verre d'eau et nous rejoignit ensuite.
Nous étions tous les quatre installés autour de la table. Emmett me regardait soucieux tandis que Jasper semblait inquiet. Je lui souriais pour le rassurer ce qui permit au voile qui était devant ses yeux de disparaître. Emmett attrapa la main de Rose et entrelaçait ses doigts au siens. Je ne savais pas par où commencer et même si je ne voulais rien leur cacher, je ne voulais pas qu'ils se sentent responsables alors j'allais leur raconter sans tout dévoiler. J'avalais mon comprimé et pris la parole.

« Vous vouliez savoir ce qui s'est passé hier soir ? Jazz et Rose ne t'ont rien dit Em' ?» dis-je alors que je faisais tourner la tasse entre mes mains. 

« Non, pourquoi ils sont au courant ? »

« Oui, mais j'avoue que je n'ai pas tout suivi en fait ! J'.. Nous étions, Jazz et moi trop préoccupés par ton état en fait ! » reprit Rose en regardant Jazz qui acquiesçait de la tête.

« Okay ! Donc raconte-nous s'il te plaît » reprit Em'.

Je fixais ma tasse en réfléchissant à ce que j'allais dire. S'ils n'avaient pas écouté hier soir, certains détails leur auront probablement échappé.

« Jake m'a appelé hier soir pour m'inviter chez lui. J'y suis allée et je suis partie de chez lui vers 22h je crois. Quand je suis sortie de l'immeuble, je suis tombée sur une jeune femme qui m'a demandé où était la station de métro la plus proche. A ce moment tu as appelé Rose. Comme elle semblait ne pas comprendre ce que je lui disais, je.. je lui ai proposé de l'accompagner jusqu'à la bouche la plus proche. On marchait tranquillement mais elle ne disait rien. Puis j'ai été stoppée par une autre fille. La fille qui m'avait suivi au centre commercial, je sais pas si tu te souviens Rose ? »

« Oui je m'en souviens » me répondit-elle.

« Et ? » me demanda Jazz.

« Et bien, cette fille, c'était la fille de la photo à l'USV (Unité Spéciale pour les Victimes)Jazz, Tanya Denali, celle qui était censée ne pas m'approcher ! Mais elle a réussi !  Apparemment elle connaissait la fille que j'avais voulu aider puisqu'elles se sont mises à rire comme deux sadiques. Ensuite un mec à surgit de nulle part, Félix, je crois. Il m'a tenu fermement pour m'empêcher de m'échapper. Puis cette espèce de folle a proféré ses menaces et m'a dit tout un tas de choses comme quoi elle était fiancée à Edward et puis des insultes censées m'effrayer. Quand elle eut terminé, eh bien j'ai reçu un coup violent derrière la tête. Et je suis tombée ! Je suis restée inconsciente un petit moment et quand j'ai repris mes esprits, ils n'étaient plus là. Puis après Rose a appelé, j'ai décroché et voilà.. la suite Jazz et Rose la connaissent ! » concluais-je en buvant une gorgée de mon café.

« Faut qu'on appelle les flics ! » lâcha Emmett.

« Em', je t'assure que ça n'en vaut pas la peine ! S'ils n'ont pas réussi à la chopper hier, ils n'y arriveront pas plus aujourd'hui ou demain, ni jamais d'ailleurs ! »

« M'en fous Bella ! Tu t'es faite agressée ! T'as vu ta tête et après tu me dis que ça n'en vaut pas la peine ! » explosa Emmett.

« Tu veux que je te dise quoi Em' ! Les flics vont faire quoi de plus ! Hein dis-moi ! » hurlais-je.

« Putain Bella ! Em' a raison, il faut que tu ailles porter plainte contre ses trois-là, on sait jamais ! » reprit Jazz calmement.

« Non ! »

« Non ? » me répondit Rose.

« Vous avez très bien entendu ! N.O.N ! »

« Pourquoi Bella ? » me demanda Rose en me suppliant du regard de les écouter.

« Parce que j'en ai marre de passer pour la petite et fragile victime ! Sérieusement que veux-tu qu'elle me fasse ! Je saurais me défendre la prochaine fois, ne t'inquiète pas ! »

« Comment ça la prochaine fois ? » me demanda Jazz.

Je venais de réaliser que je venais de parler du détail que je souhaitais leur cacher.

« Rien ! De toute façon, il n'y aura pas de prochaine fois ! Pas vrai ? » dis-je.

Je ne sais pas qui j'essayais de convaincre eux ou moi mais Jazz n'était pas dupe. Il m'observait silencieusement se remémorant certainement les détails de la veille et finit par lâcher : 

« Elle a menacé de s'en prendre à nouveau à toi, si tu revoyais Edward c'est ça ? »

« Quelle importance cela a-t-il puisque je ne suis pas avec Edward de toute façon ! »

« Si, parce que tu n'étais pas avec lui, non plus hier soir et ça ne l'a pas empêché de t'agresser. Ce qui signifie que si elle te voit ne serait qu'en sa compagnie, elle va s'imaginer que vous êtes ensemble et elle t'attaquera à nouveau ! » lâcha Jazz.

« .. » je regardais mes amis tour à tour.

« On va aller faire tes radios et ensuite on ira chez les flics » me dit Jazz.

« Non ! »

« Bella tu as promis, hier soir pour tes radios ! Tu te souviens ? » me lança Rose en me regardant droit dans les yeux.

« Ouais c'est vrai, mais juste les radios ! »

« L'USV est juste à côté donc on ira aussi au poste et je ne te laisserais pas le choix ! Sois-en sûr ! » reprit Jazz.

Il était hors de question que je fasse quelque chose que je ne voulais pas et Jasper se mettait le doigt dans l’œil, s'il pensait que j'allais le suivre sans rechigner.

Après cet échange un peu houleux, Rose et Emmett décidèrent d'aller se préparer afin de pouvoir nous accompagner. Jasper était silencieux et son regard fixait un point à l'horizon. Il semblait perdu dans ses pensées, comme s'il y avait quelque chose qui le tracassait. Je n'en dis rien. Je me levais et m'installais sur le transat. Le matelas était détrempé par la pluie de la veille. Je l'enlevais et m'installais à même le bois. Je dégustais mon café tout en contemplant le ciel. Il faisait un peu plus frais que les matins précédents et malgré tout le soleil brillait au beau milieu de ce magnifique ciel  bleu azur. J'entendais les oiseaux qui gazouillaient et le bruit de la ville en arrière fond. Le soleil caressait ma peau tout en la réchauffant. Je fermais alors les yeux et respirais à plein poumon. Je me sentais bien. Je restais là quelques minutes même après avoir terminé ma tasse afin d'apprécier le peu de calme qu'il y avait avant d'aller affronter les agressions sonores des véhicules lorsque nous irions au centre de radiologie.

Jazz était toujours assis sur la chaise quand je me relevais pour rentrer. Alors que j'allais franchir la baie vitrée, Jazz m'interpella.

« Oui Jazz ! » répondis-je en me tournant face à lui.

« La fille qui était avec Tanya, elle était comment ? » me demanda-t-il.

« Pourquoi tu me demandes ça ? » lui demandais-je perplexe.

« Je... répond s'il te plaît ! »

« Blonde, les cheveux assez long, un visage plutôt fin, des yeux bleus et une.. »

« petite cicatrice sur le front ! » me coupa-t-il.

« Euh oui, comment tu sais ça ? »

« C'est Irina, l'amie d'Alice ! »

« Quoi ? »

« En fait, je... »

Il semblait vouloir dire quelque chose mais en même temps je sentais qu'il se demandait s'il devait me le dire ou pas. Il se passa les mains sur le visage avant de relever la tête vers moi.

« Oh et puis merde... En fait, un inspecteur a appelé Edward l'autre jour et si tu veux savoir pourquoi, c'est avec lui qu'il faut que tu en parles okay ! » me dit-il.

« .. » je hochais la tête en signe d'approbation.

Je m'approchais doucement de lui.

« Donc, ce flic a dit à Edward que Tanya se faisait vraisemblablement aider par sa cousine, Irina, qui se trouve être la nouvelle amie d'Alice ! Elle a été interrogée mais son père, Aro Volturi, a sommé les forces de police de laisser sa fille tranquille sans quoi il ne se gênerait pas pour les attaquer. »

« Aro Volturi, comme l'avocat qui a demandé à Esmée de rendre les toiles de Benjamin ? »

« Oui ! Mais c'est pas tout, promets-moi juste de ne pas en parler à Emmett, s'il te plaît ! »

« Je.. »

« Bella s'il te plaît ! »

« Comme tu veux ! »

Je m'avançais un peu plus et je pris place à côté de lui.

« Et bien, Irina est aussi l'ex copine d'Emmett ! Je ne sais pas si Rose est au courant, ni si Em' sait qu'elle est à New-York ! »

« Mais comment sais-tu tout ça Jazz ! »

« Edward... en fait je suis allé le voir dans son bureau l'autre jour et il était au téléphone avec l'inspecteur et du coup, je lui ai posé des questions et voilà ! »

« Okay ! » murmurais-je.

J'avais des milliers de questions qui se bousculaient dans ma tête mais je savais que Jazz ne me répondrait pas. Je devais pour ça parler avec Edward.

« Bella, il faut que vous parliez tous les deux ! »

« Je sais ! » murmurais-je.

« Ne.. ne lui en veux pas s'il te plaît, je... il est mort de trouille mais il t'aime sincèrement alors j'espère que tu n'as pas cru un traître mot de cette folle ! »

« Jazz, je ne lui en veux pas.. en fait c'est plus compliqué que ça.. je.. »

« Bella, hier soir, c'est lui qui est passé par la fenêtre de la cuisine pour rejoindre la terrasse après que tu aies bloqué la baie vitrée. Et ce, malgré l'orage et la pluie diluvienne qu'il y avait dehors. Juste pour venir te chercher car tu ne répondais pas ! » me coupa-t-il. « Il a même pas réfléchi et comme te l'a dit Emmett, c'est aussi lui qui a veillé sur toi toute la nuit ! On a essayé de prendre la relève mais même une bombe ne l'aurait pas fait bouger. Il se sent responsable de ce qui t'est arrivé ! Il pense que s'il t'en avait parlé, rien ne serait arrivé ! » 

« Mais, il n'en sait rien ! Cette fille est dingue, c'est une folle furieuse qui aurait très sérieusement besoin de se faire soigner soit-dit en passant! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre elle et Edward, mais, je t'assure que nous allons parler ! »

« Okay, mais ne sois pas trop rude avec lui s'il te plaît ! »

« Ne t'inquiète pas ce n'est pas mon intention » conclus-je.

Loosing you » - Busted]

Un silence se fit. J'essayais de comprendre pourquoi tout ça était arrivé, pourquoi Tanya avait-elle dit qu'elle était la fiancée d'Edward, pourquoi il était parti sans rien dire après que nous ayons couché ensemble, pourquoi j'étais envahie par ce sentiment si familier en sa présence et surtout pourquoi je n'arrivais pas à le tenir éloigné depuis qu'il m'avait blessé en ne donnant aucun signe après avoir eu ce qu'il désirait mais je savais que ces réponses je ne pourrais les avoir qu'en discutant avec lui. Et pourtant toutes ces interrogations me ramenaient à une seule chose. Cette évidence que je ne voulais pas admettre.

« Jazz, je... »

Je sentais les larmes monter. Mon cœur se serrait en réalisant ce que je refusais d'admettre depuis des semaines. Mes mains tremblaient et ma respiration s'était emballée. J'avais peur qu'il revienne vers moi par peur de souffrir à nouveau. J'étais effrayée à l'idée de le perdre.

« Oui Bee ! » me dit-il alors qu'il s'était accroupi devant moi tout en tenant mes mains entre les siennes.

« Je crois.. » lui dis-je en tentant de le regarder malgré mes larmes.

« Tu crois quoi, Bella ? »

Des larmes ne cessaient de jaillir de mes yeux troublant ma vue. Je les sentais dévaler le long de mon visage avant de tomber sur les manches de mon tee-shirt, humidifiant de plus en plus celui-ci. Mon cœur était si comprimé que je pouvais en sentir les battements dans mes  tempes. La réalité de mes sentiments étaient en train de me submerger alors que des bribes de mes discussions avec Rose, Alice ou Jazz résonnaient dans ma tête. Toutes les émotions, tous les sentiments qui m'avaient assailli ces derniers temps coulèrent au travers de mes veines avant d'exploser aux abords de mon cœur. Les seules personnes que je craignais de perdre avaient toutes compté pour moi. C'était des personnes que j'aimais par dessus-tout. Quand Tyler s'était éloigné, j'avais eu si mal de ne pas avoir su l'aider, de ne pas avoir été assez forte pour le maintenir en vie. Je l'avais aimé au point de tout accepter pour lui. J'avais encaissé les coups et les insultes lorsque je l'avais aidé à se sevrer. Et au final, j'avais perdu l'homme que j'aimais. Mais la pire douleur que j'avais ressentie avait été lors de la mort de ma mère. Elle était celle qui me rassurais, celle avec qui je me sentais en sécurité, celle pour laquelle j'aurais donné ma vie parce que je l'aimais si profondément que j'avais eu l'impression d'entendre mon cœur s'arrêter et ma respiration se bloquer au moment où j'avais compris qu'elle était partie. Alors que ces flashs de mon passé me revenaient par vague, je ne pus que faire face à cette évidence.

« Bee, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu pleures ? »

« Jazz, qu'est-ce qui se passe avec Bella ? » entendis-je.

Je relevais la tête et vis Rosalie qui se tenait debout derrière Jasper.

« J'en sais rien Rose, elle pleure mais elle ne m'a rien dit ! » dit-il.

« Bee, qu'est-ce qu'il y a ? » me demanda Rose en tirant ma tête pour la poser contre son ventre alors qu'elle caressait mes cheveux.

Je fermais les yeux. Et comme une évidence ces trois petits mots faisaient leur chemin de mon cœur vers ma raison. Il avait réussi là où je pensais qu'il échouerait. Il n'avait pas seulement briser des barrières, il avait fait voler en éclat ma carapace. Je levais la tête vers Jazz qui était toujours devant moi, avant de lever ma tête vers Rose.

« Je l'aime » murmurais-je.

« Oh Bella, mais tu ne le savais pas ! » me dit-elle alors qu'elle s'était baissée à ma hauteur et qu'elle tenait mon visage en coupe.

« Je.. »

« Tu le savais, lui le savait » me dit-elle en désignant mon cœur « mais il fallait que ta tête l'accepte ! »

« J'ai peur Rose ! »

« Mais c'est normal, on a tous peur ! Peur de perdre l'autre, peur de souffrir, peur d'être dépendant de l'autre, peur de le décevoir ! Mais Bella, comparé au bonheur que l'on ressent en aimant et en étant aimé, les peurs ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan. » me dit-elle pour me rassurer.

J'étais loin d'être rassurée parce que je ne savais pas comment il allait réagir. J'avais des questions et il en avait certainement mais je flippais à l'idée qu'il réalise que je n'étais rien d'autre qu'une fille banale et pathétique. Il se lasserait certainement de mes crises d'angoisse récurrentes à force de penser que je finirais par perdre ceux que j'aimais et par la distance que je mettais entre mes proches et moi dans ces moments-là.
Rose avait dû voir mon questionnement intérieur car elle attrapa à nouveau mon visage et me fixait droit dans les yeux.

« Bella, arrête ça ! »

« Arrêter quoi ? » tentais-je alors que j'essuyais à nouveau mes yeux.

« Arrête d'avoir peur, fais-lui confiance et parle lui ! »

Alors que je m'apprêtais à répondre à Rose sur mon intention de parler avec Edward, une voix douce et familière nous sortit de notre échange.

« Bonjour ! » entendis-je.

Edward venait d'arriver sur la terrasse. Il tenait une tasse entre les mains. Emmett surgit quelques secondes plus tard.

« Bonjour ! » répondis-je si doucement que je ne pensais même pas qu'il m'ait entendu.

Rose se releva et partit enlacer Edward. Jazz passa à côté de lui en tapant sur son épaule avant de se diriger vers l'intérieur. 

« Em', tu viens ? On va aller faire des courses pour qu'on puisse manger ce midi, j'ai plus rien dans le réfrigérateur ! »

« Tu déconnes, on a fait le plein hier ! » lui répondit-il

« Em', viens avec moi » insista-t-elle alors qu'Edward venait de s'installer sur une chaise en face de moi nous regardant d'un air surpris, se demandant certainement ce qu'il se passait.
Emmett nous regardait tour à tour puis se tourna vers Rosalie qui lui lançait un regard qui ne permettait aucune objection.

« Ouais t'as raison, on va aller chercher de la viande pour faire un barbecue ! Ça vous tente ? » nous demanda-t-il.

« Très bien, Em' » lui répondit Edward.

« Et toi Bee ? »

« Je.. ouais bonne idée ! » répondis-je.

« Okay, allez viens Rose, on va aller chez Alistair ! »

« Okay, à toute à l'heure ! » nous dit Rose en me faisant un clin d’œil qui n'avait pas échapper à Edward.

« A toute à l'heure ! » répondîmes Edward et moi en même temps.

Après le départ de nos amis, aucun de nous ne prit la parole. Edward buvait son café, le regard fixé vers l'horizon. J'étais toujours assise sur ma chaise, triturant et maltraitant mes doigts tellement j'étais rongée par l'angoisse. Puis mue par je ne sais quel courage, je soufflais avant de prendre la parole.

« Je.. »

Nous avions parlé tous les deux en même temps. Il me fit un signe de la main pour m'encourager à reprendre. J'avais chaud et froid en même temps mais après avoir expiré l'air que j'avais dans les poumons, je repris.

« Merci, pour... pour cette nuit.. pour hier soir aussi ! » lui dis-je en levant mon regard vers lui sur la fin.

« Ce n'est rien ! Je.. c'est normal après tout c'est à cause de moi si tu es... » dit-il en désignant mon visage de la main « dans cet état-là ! »

« Non... non.. ce n'est absolument pas ta faute ! Je crois... je crois que même si je l'avais su, je.. ça n'aurait rien changé ! » repris-je vivement.

Edward semblait surpris. Il me regardait les yeux ébahis.

« Ne sois-pas surpris ! Je pense ce que je viens de te dire... par contre.. j'aurais une question ! » lui dis-je.

« Je ne comprends pas comment tu arrives à penser que ce n'est pas de ma faute ! » reprit-il.

« Edward, tu ne peux pas maîtriser ce que font les gens, ils sont leur propre maître et chacun prend des décisions en son âme et conscience ! Alors non, je ne t'en veux pas car tu n'es pas responsable de ce que cette folle a fait ! » lui répondis-je un peu sèchement.

« Je.. »

« Non ! S'il te plaît ! »

« Okay » souffla-t-il « Je présume que tu veux savoir comment je connais Tanya ? Mais avant je voudrais savoir ce qu'elle t'a dit ! S'il te plaît ! »

« Non, Edward rien de ce qu'elle m'a dit n'est important ! Je ne l'ai pas... cru de toute façon ! » dis-je alors que je baissais les yeux vers mes mains.

Je l'entendis se lever et s'asseoir sur la chaise à côté de moi.

« Tu ne l'as pas cru ! » dit-il surpris en relevant mon visage vers lui.

« Non.. mais peu importe, comment la connais-tu ? »

« Je... » 

Il souffla. Je sentais que la suite n'allait pas me plaire mais en même temps maintenant que j'avais réalisé que je l'aimais, je devais écouter tout ce qu'il avait à me dire si je voulais que ça puisse marcher entre nous. Edward avait les yeux rivés sur la tasse qu'il tenait entre ses mains. Je posais ma main sur la sienne et il releva la tête vers moi.

« Dis-moi » murmurais-je

« Je.. Tanya est une des filles avait qui j'ai couché ! » lâcha-t-il d'un trait tout en me regardant, guettant certainement ma réaction.

Je sentis un poids tombé au fond de mon ventre alors que je retirais ma main qui était toujours sur la sienne. Je me doutais qu'il s'agissait d'une de ses conquêtes mais j'avais espéré que ça n'était pas le cas, que c'était encore l'un des nombreux mensonges d'Alice.

« Bella ! Ça n'est arrivé qu'une fois et c'était avant.. avant que je te rencontre ! »

« Ouais, mais j'ai eu droit au même traitement je te rappelle ! » lançais-je froidement.

« .. » Il ne répondit pas mais son visage peiné me fit comprendre que je l'avais blessé mais après tout, il m'avait aussi blessé par son comportement.

« Et pourquoi en a-t-elle après moi ? » repris-je.

« Je.. » murmura-t-il en frottant ses mains sur son pantalon.

« Edward ? »

« Elle.. elle fait une sorte d'obsession sur moi. Elle venait souvent au bar malgré le fait que je la jette dehors sans ménagement et puis un jour, elle a menacé de s'en prendre à toi ! » dit-il alors que je pus déceler des larmes au coin de ses yeux.

Il se leva brutalement et se dirigea vers le garde-corps situé juste derrière moi. Il ne dit rien pendant un moment. Je ne comprenais pas. Pourquoi l'avait-elle menacé de s'en prendre à moi, nous n'étions pas ensemble ! Et en plus, il s'était comporté de la même façon avec elle qu'avec moi. Je me posais des milliers de questions quand je fus sortis de mes pensées par sa voix.

« Elle m'avait suivi, la semaine où je suis venu chez toi, pour tes dessins. Elle s'est imaginée que tu avais été plus chanceuse qu'elle mais je crois qu'elle a surtout vu que je m'étais attaché à toi ! Je … je ne le savais pas encore moi-même à ce moment-là! Même si j'aurais pu car après avoir saccagé mon bar, elle est venue me voir et quand elle a menacé de te faire subir bien pire que ce qu'elle avait fait à mon bar, j'ai cru que je devenais dingue ! Du coup, j'ai cédé ! »

« Tu as recouché avec elle ? » repris-je d'une voix calme alors que je serrais les poings.
Je venais de poser cette question alors que je n'en avais aucun droit. Je n'étais pas en couple avec lui et je regrettais déjà de l'avoir posée car je le vis se tendre.

« Non » claqua-t-il.

« .. »

« J'ai réussi à la faire avouer pour mon bar ! On avait déjà les coupables car depuis mon histoire avec Lauren, j'avais équipé le bar de caméras ! »

« Lauren ? »

Je savais qui était Lauren, Rose m'en avait parlé mais je ne pouvais pas le lui dire. De plus, la seule chose que je savais c'était que cette fille avait abusé de sa confiance et l'avait empêcher de jouer de la musique. C'était aussi depuis cette histoire qu'il avait décidé de ne plus s'attacher à une femme.

« Lauren est mon ex-petite amie ! Elle … disons que nous...elle s'est jouée de moi et a porté de graves accusations à mon encontre et elle a blessé mes proches par la même occasion ! C'est depuis elle que... » s'interrompit-il.

Je me doutais qu'il pleurait car je pouvais sentir certains trémolos dans sa voix. Je décidais de rester à ma place même si j'avais une cruelle envie de le prendre dans mes bras. J'ignorais encore quelles accusations mais il semblait avoir été profondément blessé. Je ne pouvais que le comprendre. Ma relation avec Tyler n'avait pas dû être aussi dramatique mais la façon dont il m'avait mis dehors la nuit avant sa mort avait brisé la femme amoureuse que j'étais, éparpillant mon cœur aux quatre vents.

« Après cette histoire, j'avais pris la décision de ne plus m'attacher à une femme alors j'ai commencé à profiter de la vie ! » lâcha-t-il.

« En prenant les femmes pour des jouets ! Comme elle s'était comportée avec toi ! » repris-je un peu sèchement.

« Ouais » souffla-t-il.

« Tu sais que toutes les femmes ne sont pas comme elle, n'est-ce pas ? » lui dis-je d'un ton plus doux.

« Je... je l'ai réalisé mais c'était trop tard ! » me dit-il en se tournant face à moi.

Il avait les yeux rouges et humides. Mon cœur se serra à cette vision mais nous avions encore des choses à nous dire. Je réalisais alors la raison pour laquelle je ne pouvais me tenir éloigné de lui. Il semblait si fragile à cet instant et si sincère que je retrouvais une part de moi en lui. Il avait porté un masque afin de se protéger et j'en avais fait de même après Tyler....sauf que toi tu n'as pas sauté sur tout ce qui bougeait... oui c'est sûr que s'enfermer dans le travail c'est mieux...

« Je.. Je suis allé porter plainte contre Tanya après avoir réussi à lui faire avouer pour mon bar et aussi pour les menaces qu'elle avait proféré envers toi ! C'est de là... »

« Que l'ordonnance restrictive est arrivée pour moi ! » le coupais-je.

« Oui » dit-il en baissant les yeux.

« C'était aussi pour ça les policiers devant chez moi ? »

« Co.. comment tu as su ? » dit-il en levant à nouveau son visage vers moi.

« Mon père était flic et depuis quelques années détective privé alors on arrive facilement à voir certaines choses ! »

« Mais.. tu.. »

« Je n'ai rien dit à personne car je ne savais pas que ça m'était destiné ! Je l'ai réalisé après mon agression ! » repris-je.

Je l'avais regardé pendant que nous parlions et au moment où j'avais parlé de mon agression, je le vis serrer les poings et son corps s'était tendu instantanément. Il s'installa à nouveau sur sa chaise et me fit face. Il semblait torturé par quelque chose mais je n'arrivais pas à savoir quoi.

« Si.. » commença-t-il cherchant une réponse dans mes yeux.

« Ce n'est rien... je vais beaucoup mieux.. Emmett, Jazz et Rose ont été formidables avec moi ! Alors ne t'inquiète pas tout va bien ! » dis-je doucement.

« Okay ! » souffla-t-il.

« Mais pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant ? » demandais-je.

« Parce que... je sais pas ! » me dit-il alors qu'il prit sa tête entre ses mains tirant sur ses cheveux.

Je ne supportais pas de le voir se tirer les cheveux ainsi. Alors je posais ma main sur la sienne en espérant qu'il arrête de faire ça. Je savais que ce tic signifiait qu'il était en colère contre lui-même ou bien anxieux mais je voulais qu'il arrête de se tourmenter.

« Edward arrête ! » lui dis-je.

« En fait, si je ne t'en ai pas parlé avant, c'est que j'ai jamais trouvé le bon moment... et puis.. »

« Et puis ? »

« J'avais peur que tu le prennes mal » lâcha-t-il en relevant son visage vers moi.

« ... »

Lui, il avait peur que je le prenne mal. En y réfléchissant, s'il m'avait parlé de cette histoire avant ces quatre derniers jours, je l'aurais probablement insulté pour ne pas dire haïs vu que je m'étais retrouvée au milieu de cette affaire sordide qui le concernait en premier lieu. Mais, à cet instant, je n'arrivais pas à lui en vouloir. Pas après ses cadeaux, dont le plus inestimable à mes yeux, son morceau de musique qui est très certainement de loin, celui qui m'avait le plus touché.

« Je suis désolé, que tu te retrouves mêlée à cette histoire par ma faute ! »

« Je... okay ! »

Le silence se réinstalla pendant de longue minutes. Je sentais son regard sur moi alors que je jouais avec l'ourlet de mon tee-shirt. Je voulais comprendre pourquoi il m'avait envoyé tout ses cadeaux bien que je ne lui réponde pas. Mais je ne savais pas comment l'aborder alors je continuais de faire rouler le bout de coton entre mes doigts jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

« Tu ne veux rien me dire sur ce qu'il s'est passé hier soir ! »

« Je.. » dis-je en relevant la tête vers lui « Que veux-tu que je te dise, elle m'a agressé verbalement et physiquement avec ses deux amis! Y a rien à dire d'autre ! » lâchais-je.

« Deux amis ? » reprit-il en me regardant avec surprise.

« Ouais.. Irina et Félix il me semble ! »

« Okay ! » dit-il en semblant réfléchir.

« Je sais qui elle est, Jazz me l'a dit.. pour.. Irina ! Quant à l'autre, j'en sais rien !»

« Oh »

« Tu comptes en parler à Em' ou te taire encore une fois ! » repris-je un peu sèchement malgré moi.

« Je.. non je vais lui parler ! »

« Ouais bah pour une fois, écoute, et parle lui en aujourd'hui ! » claquais-je.

« Bella, je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé avant mais.. »

« C'est bon Edward, je t'ai dit que je ne t'en voulais pas et … si tu l'avais fait, je pense que je t'aurais envoyé balader et peut-être pas très gentiment ! Donc.. ce qui est fait est fait ! »

« ... »

« Mais ne fais pas la même erreur avec ton frère ! Em' tient beaucoup à toi et les secrets ça n'a jamais rendu les gens heureux ! » repris-je avant qu'il n'ait pu dire un mot.

« Tu as raison ! » souffla-t-il

The scientist » - Coldplay]

Je réfléchissais pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres quand je décidais de lâcher ce que je gardais en moi depuis plusieurs jours. Edward était silencieux, le regard posé à nouveau sur l'horizon. Il avait les yeux plissés comme s'il réfléchissait. 

« Edward ? »

« Ouais » me répondit-il en se tournant face à moi.

« Je... pourquoi tous ces cadeaux ? Je... pas que ça ne m'ait pas touché mais tu aurais pu aussi venir me parler ! C'est pas comme si tu ne savais pas où j'habite ou encore où je travaille ! » repris-je.

« Je.. tu m'avais clairement fait comprendre que tu ne voulais plus me revoir après le dîner chez mes parents ! Alors je savais pas.. je ne me sentais pas capable de venir chez toi risquant de me faire jeter dehors ! Alors j'ai eu cette idée. Je savais que tu aimais lire, tu m'avais cité quelques-uns de tes livres préférés quand nous étions chez toi et du coup je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée ! »

« Oui mais pourquoi les fleurs en plus ! Les livres auraient suffi ! »

« Oui peut-être mais en même temps c'est aussi à ce moment-là que j'ai réalisé que je tenais bien plus à toi que je n'avais voulu l'admettre ! Je voulais tout faire pour que tu me fasses confiance et je me suis dit qu'être ton ami serait déjà bien ! En tout cas, mieux que de ne plus te voir ! J'avais beaucoup apprécié de discuter avec toi. Quand je venais chez toi, je me sentais bien ! Mais l'après-midi après que nous ayons... » hésita-il sur la fin.

« Couché ensemble ! » finis-je pour lui.

« Ouais, je suis parti mais je ne pensais pas que ça se passerait comme ça ! D'habitude, je.. je couchais avec elles et je partais sans me soucier de quoi que ce soit ! Je pensais que j'oublierai mais ça n'a pas été le cas ! Peut-être parce que j'avais passé plus de temps avec toi qu'avec les autres. Je sais pas. Alors la seule solution que j'ai trouvé, c'est de te dire ce que je ressentais pour toi, ce que je désirais par autre chose que des mots ! » 

« Mmmh »

Il venait de me parler en me regardant de temps à autre comme pour guetter mes réactions.

« Pendant ce temps-là, je me suis posé beaucoup de questions car tu ne m'avais pas répondu. C'est aussi à ce moment-là que j'ai composé le morceau que tu as reçu ! »

« Je sais ! »

« ... » Edward me regardait d'un air interrogatif.

« Em' était là quand j'ai écouté le CD ! Je lui ai demandé si c'était toi et il m'a répondu que oui ! Je me suis sentie gênée de recevoir ce présent parce que je savais que tu avais parlé avec Alice ! Elle.. elle est revenue après le départ de Jazz et elle m'a tout avoué ! »

« J'ai cru... j'ai cru dur comme fer tout ce qu'elle m'avait dit ! Je t'en ai voulu, je voulais même empêcher le livreur de te porter le CD mais c'était trop tard ! Puis, j'ai reçu ta lettre le lendemain matin ! Tu n'as pas idée de ce que ça m'a fait ! Le dessin d'abord, je... je sais pas quoi dire.. merci pour ça ! Rose m'a emmené pour le faire encadrer afin que je puisse le mettre dans mon salon »

Je me mis à rire et Edward me regardait en se demandant ce qui me prenait.

« Désolée, Rose m'a dit de faire encadrer un autre dessin que j'ai fait de toi ! Il est dans ma chambre en face du lit ! »

Edward me dévisageait cherchant certainement à comprendre le sens de ce que je venais de lui dire.

«  Je.. depuis.. en fait depuis qu'on s'est rencontrés, je dessine beaucoup.. et disons que …  Tu vas me prendre pour une folle » repris-je en secouant la tête.

« Pourquoi ? »

« Bah, je dessine beaucoup  et.. tous les dessins sont un bout de toi. Je.. »

Edward semblait perplexe mais en même temps il me semblait déceler de la joie dans son regard et autre chose.

« Bref ! C'est pour ça que je riais » repris-je plus embarrassée que jamais.

« Bella, je ne sais pas ce que tu attends de moi ! Je sais que tu n'es pas prête pour toutes les raisons que tu m'as citées dans ta lettre et je les respecte ! Mais je voulais que tu saches que tu peux compter sur moi et me faire confiance ! Si tu veux bien être mon ami alors malgré ce que je peux ressentir pour toi, je m'en contenterais mais je voudrais pouvoir te voir,... plus souvent ! » dit-il tout en me fixant dans les yeux.

Je me figeais. Il venait de me dire qu'il voulait me voir plus souvent et qu'il acceptait d'être mon ami malgré ce que j'avais pu voir dans son regard qui signifiait qu'il espérait bien plus. Est-ce que je désirais la même chose ? Voulais-je être seulement son amie ou voulais-je être plus ? Définitivement plus. Mon rythme cardiaque s'était accéléré alors que nous nous dévisagions. Ses yeux reflétaient tellement d'émotions et de sincérité qu'un frisson me parcourut le corps.

« Je » commençais-je alors que je cherchais mes mots.

Je voulais plus mais étais-je prête à franchir le pas, là, maintenant.

« Edward, je te fais confiance et je sais que je peux compter sur toi, vu ce qu'il s'est passé cette nuit ! J'accepte de te voir plus souvent, même sans Em', Jazz ou Rose mais plus de secrets ! Avec les autres, nous nous disons quasiment tout, je ne leur cache rien et ils ne me cachent, normalement, rien non plus ! »

« Oui mais là c'est de ma faute s'ils t'ont ... »

« Peu importe, je leur ai pardonné donc on passe à autre chose ! » le coupais-je. « Mais si tu veux être mon ami, il ne faudra rien me cacher surtout si ça me concerne ! On ne parle pas de tout avec les trois autres mais quand on le juge nécessaire oui, alors c'est à toi de voir ! »

« Ça me va ! Je te promets que je ne te cacherais plus rien ! »

« Bien ! Je vais aller prendre ma douche et me changer ! » dis-je.

« Okay ! Je vais rester là pendant ce temps ! »

« A plus tard ! » dis-je en me levant.

Je passais à côté de lui et me dirigeais vers l'intérieur mais je sentis mon ventre se tordre. Je réalisais que j'allais partir comme ça alors que lui m'avait parlé sincèrement. Je fis alors demi-tour et venais déposer un baiser sur sa joue avant de lui murmurer un « Merci d'être là » à l'oreille puis je repartis en direction de la salle de bain. Cette discussion m'avait permis d'y voir plus clair, je ne voulais pas le perdre, ni qu'il s'éloigne. Ce moment sur la terrasse m'avait replongé dans mes souvenirs, ceux où je discutais à cœur ouvert avec ma mère. Et comme après nos confidences, je me sentais bien et en confiance. Il me restait à savoir à quel point j'étais prête à avancer vers lui et le temps que ça prendrait mais pour la première fois depuis longtemps, je me sentais optimiste.
Je traversais le salon et attrapais mon sac. Avant d'aller à la douche, j'attrapais son CD car mon envie de l'écouter ne s'était pas envolée, bien au contraire, notre échange m'avait donné envie de découvrir qui était Edward avant que la dénommée Lauren ne vienne foutre sa vie en l'air.

Je glissais le CD dans le poste situé dans la chambre où j'avais dormi. Alors que je me déshabillais j'entendis les premières notes d'un piano. Ce qui ne manqua pas de me faire frissonner.

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie MEYER et l'histoire m'appartient...

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire